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Coupes budgétaires : le gouvernement annonce de nouvelles économies de 20 milliards d'euros pour 2025

Par
  • France Bleu

Il fallait "réagir vite et réagir fort" : Bruno Le Maire et Thomas Cazenave ont défendu ce mercredi leur plan d'économies de 10 milliards d'euros en 2024 devant l'Assemblée nationale et annoncé un nouveau serrage de vis en 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes supplémentaires.

Le gouvernement annonce un nouveau serrage de vis en 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes budgétaires supplémentaires Le gouvernement annonce un nouveau serrage de vis en 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes budgétaires supplémentaires
Le gouvernement annonce un nouveau serrage de vis en 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes budgétaires supplémentaires © AFP - Ludovic MARIN

"Ça n'est jamais agréable ni sympathique" de couper dans le budget de l'État, mais "c'est tout simplement nécessaire", a affirmé devant la commission des Finances de l'Assemblée le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, auditionné à l'Assemblée nationale aux côtés du ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave. Les deux membres du gouvernement ont défendu leur plan d'économies de 10 milliards d'euros en 2024, ciblant notamment la transition écologique, le travail ou l'éducation, annoncées seulement deux mois après l'adoption du budget 2024 par le Parlement. Ils ont également annoncé de nouvelles économies pour 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes supplémentaires, qui font bondir syndicats et associations.

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Nouvelles coupes budgétaires pour 2025

"Les annulations" de crédits de cette année "ne sont qu'une première étape", a prévenu de son côté Thomas Cazenave, considérant que "nous sommes entrés dans un nouveau contexte des finances publiques marqué par une conjoncture moins favorable et des taux d'intérêt élevés".

Bruno Le Maire a dit envisager un projet de loi de finances rectificative (PLFR) 2024 cet été, en fonction "de nos recettes fiscales". Mais pour garantir que le déficit revienne sous 3% en 2027, un tour de vis supplémentaire devra surtout s'appliquer sur le budget 2025 de l'État et de la Sécurité sociale, a-t-il mis en garde. "Nous devons vraisemblablement porter notre effort de douze" milliards d'euros de coupes prévues jusqu'ici "à au moins 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires", a confirmé son ministre délégué.

C'est pourquoi le gouvernement a "commencé à travailler" sur un certain nombre de dépenses publiques, a précisé Bruno Le Maire, au rang desquelles "les aides aux entreprises, les dispositifs en faveur de la jeunesse, les politiques de l'emploi, la formation professionnelle, les dispositifs médicaux, les affections de longue durée, les aides au secteur du cinéma, l'absentéisme dans la fonction publique, la loi de programmation militaire, les dépenses immobilières des ministères", a-t-il énuméré. Pour autant, tout deux réfutent le terme "d'austérité". "La dépense publique a plus que doublé en 23 ans", a martelé Bruno Le Maire, "ça fait cher l'austérité !"

"Ça aura un impact sur la cohésion sociale"

Le gouvernement a aussi le chômage dans le viseur, avec une nouvelle réforme pour durcir les règles d'indemnisation et même une reprise en main de l'assurance chômage par l'État. Aujourd'hui, elle est pilotée par les partenaires sociaux au sein de l'Unédic. Ces mesures budgétaires "auront un impact sur la cohésion sociale, il y a un côté apprenti sorcier", s'est inquiété Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT ce mercredi sur franceinfo. "On ne prend pas en compte la vie réelle des personnes, qui ont besoin d'un revenu de remplacement pour chercher dignement un emploi", a-t-il déploré. "Pendant la crise sanitaire, c'est grâce à l'assurance-chômage qu'on a pu payer des salariés en activité partielle. Des millions de personnes ont pu garder la tête hors de l'eau grâce à l'assurance-chômage", a rappelé le syndicaliste.

"Il y a un acharnement sur les demandeurs d'emploi", a estimé de son côté Eric Heyer, économiste, directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques de Sciences Po. "On va faire peser une grande partie de ces économies sur ceux qui ne travaillent pas. Les deux cibles sont les chômeurs et les retraités", a-t-il jugé. Il estime qu'il y aura des conséquences sur l'activité "puisque vous touchez des ménages assez modestes, avec des chômeurs qui ont une indemnité relativement faible".

Des économies "sur le dos des malades"

Concernant les économies sur les affections longue durée, Féreuze Aziza, chargée de mission Assurance maladie à France Assos Santé, a assuré que cela se fera "sur le dos des malades". Les patients en affection longue durée (ALD), c'est-à-dire atteints de pathologies chroniques inscrites sur une liste dédiée (cancer, diabète, insuffisance cardiaque, maladie d'Alzheimer...), bénéficient d'une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale de leurs soins liés à cette maladie, dans la limite des plafonds prévus.

Le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux avait déjà déclaré la semaine dernière à l'Assemblée nationale vouloir "réfléchir à la pertinence" de l'actuel dispositif de prise en charge, qui représente "deux tiers des remboursements" de l'Assurance maladie.

La présidente de France Assos Santé a rappelé sur franceinfo qu'en effet, les soins liés à l'ALD "sont pris en charge à 100% des tarifs de la Sécurité sociale", mais qu'il existe aussi "des dépassements d'honoraires", "des franchises médicales" ou encore "le forfait journalier hospitalier" dont ces malades "ne sont pas exonérés". Des dépenses qui sont, elles, "à la charge des malades." Pour France Assos Santé, "il faut plutôt essayer d'éviter les maladies chroniques plutôt que d'éviter les malades. On ne va pas faire disparaître les malades en révisant les remboursements ou en s'attaquant au panier de soins".

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