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Côte-d'Or : grande inquiétude chez les producteurs de vin face à la pénurie de bouteilles en verre

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Avec la guerre en Ukraine et la baisse de la production des verreries, il y actuellement une pénurie de bouteilles en verre. Les producteurs de vin font partie des victimes collatérales, puisqu’ils ne peuvent pas mettre immédiatement en bouteille toute leur production. C’est le cas en Bourgogne.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la pénurie de bouteilles en verre s'accentue, créant une inquiétude pour les viticulteurs. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la pénurie de bouteilles en verre s'accentue, créant une inquiétude pour les viticulteurs.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la pénurie de bouteilles en verre s'accentue, créant une inquiétude pour les viticulteurs. © Radio France - Toky Nirhy-Lanto

Les viticulteurs vont-ils manquer de bouteilles en verre ? C’est la question qui se pose actuellement dans le milieu de la production de vin. Ces récipients manquent en ce moment, en raison de la baisse de la production dans les verreries, de la hausse du prix des matières premières mais aussi à cause du conflit actuellement en cours entre la Russie et l’Ukraine. Cette dernière fait notamment partie des productrices de ce matériau précieux pour les producteurs de vin. En Bourgogne, le milieu des producteurs de vin se montre perplexe. C'est le cas par exemple dans le département de la Côte-d'Or. 

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Pour Raphael Dubois, la mise en bouteille du millésime 2020 a commencé depuis janvier. Elle se poursuit jusqu'à juillet, avec deux mois de retard à cause de cette rupture.
Pour Raphael Dubois, la mise en bouteille du millésime 2020 a commencé depuis janvier. Elle se poursuit jusqu'à juillet, avec deux mois de retard à cause de cette rupture. © Radio France - Toky Nirhy-Lanto

Alerte rouge sur les bouteilles en verre

Raphael Dubois, 53 ans, est avec sa sœur à la tête d’un domaine de 22 hectares. À Premeaux-Prissey (Côte-d’Or), au nord de Beaune, il produit chaque année entre 100.000 et 120.000 bouteilles. De ses vignes sont notamment issus des grands crus et des vins premier cru. Depuis le mois de janvier et jusqu’à présent, ce producteur viticole met en bouteille sa cuvée 2020. Jusqu’ici, pas de problème, à la différence près qu’il commence à ressentir les effets de cette pénurie de verre.

« La mise en bouteille de ce millésime a débuté dès janvier dernier et se poursuit encore maintenant. Elle continue jusqu’à juin ou juillet, soit un à deux mois plus tard que d’habitude en raison de cette rupture », estime le producteur viticole. Le viticulteur a besoin de 10.000 bouteilles, pour pouvoir satisfaire à ses besoins. Sauf qu’en janvier dernier lors de son passage de commande, son revendeur lui a indiqué qu’il pourrait y avoir des risques de pénurie de ces contenants en verre. Résultat des courses : il ne pourrait recevoir ces précieux récipients au mieux fin mai et au pire, début juin prochain. 

Même s’il avait fait face à la situation en prévoyant « un stock de 30 palettes de 1.164 bouteilles », le choc reste rude. L’exploitant viticole explique avoir dû « bloquer de la trésorerie pour un trimestre », donc autant d’argent qu’il ne pouvait pas utiliser pour ses productions, afin de constituer cette réserve. « On a aujourd’hui 35.000 bouteilles de côté de façon à pouvoir ne pas manquer de conditionnement si besoin », explique le producteur de vin. D’autant que le prix de ces bouteilles fluctue, en ce moment : « les bouteilles vides valent entre 30 et 50 centimes d’euro ». Des valeurs, qui lorsqu’elles sont multipliées par 50.000 ou 100.000, représentent très vite des grandes sommes pour les producteurs viticoles. 

Pour le vice-président du CAVB, Aubert Lefas, l'augmentation des prix des bouteilles vides en verre atteint en moyenne et depuis 3 mois, 25%.
Pour le vice-président du CAVB, Aubert Lefas, l'augmentation des prix des bouteilles vides en verre atteint en moyenne et depuis 3 mois, 25%. © Radio France - Toky Nirhy-Lanto

Des délais de livraison passés d’une semaine à près de 2 mois

Pour la CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne), qui représente 4.000 viticulteurs de ce territoire, la pénurie se diffuse parmi l’ensemble des producteurs. « On est passé d’un délai pour la livraison de ces bouteilles compris entre 1 semaine ou 15 jours à au moins 1 ou 2 mois d’attente », constate Aubert Lefas, viticulteur à Pommard (Côte-d’Or) et vice-président du CAVB. « Il faut savoir que les bouteilles dont ont besoin les producteurs viticoles sont fabriquées à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) certes, mais aussi à Albi (Tarn, sud de la France), en Allemagne, en Espagne, en Italie mais aussi en Ukraine », ajoute le représentant de la confédération. 

Vu la situation actuelle dans ce dernier pays, il est facile de déduire rapidement pourquoi la situation est délicate pour ce qui est des bouteilles en verre. Pour autant, ce n’est pas la seule raison. « Les verreries ont réduit leur activité avant que ne survienne ce conflit. Les énergies nécessaires pour faire tourner les fours verriers nécessaires pour la production du verre, donc l’électricité, le gaz et le fioul, sont devenues de plus en plus onéreuses. Il y a donc des lignes de production qui ont fermé », complète le viticulteur du domaine Lejeune à Pommard. 

La situation ne devrait pour l’instant pas s’améliorer, bien au contraire. Du fait de cette rareté ponctuelle, les prix des bouteilles à l’unité qui sont précieuses pour le monde viticole, changement rapidement et risquent de s’envoler. « Une bouteille en verre vide coûte 50 centimes d’euro mais depuis trois mois, le prix augmente en moyenne de 25%», se désole Aubert Lefas. Ce qui est une mauvaise nouvelle d’après lui, car cette hausse va se répercuter progressivement sur le consommateur.

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