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"Ce n'est pas une année à patrons" : le casse tête des entreprises alsaciennes avec les ponts de mai

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Avec deux jours fériés qui tombent des mercredis, le mois de mai pourrait bien ne pas être marqué par des ponts, mais par des viaducs. Avec quelques conséquences pour les entreprises. Témoignages en Alsace.

Le mois de mai sera marqué par deux grands ponts Le mois de mai sera marqué par deux grands ponts
Le mois de mai sera marqué par deux grands ponts © Radio France - Antoine Balandra

C'est un cap... Que dis-je c'est un cap ? C'est une péninsule ! Ce sont même des viaducs ce ponts de mai qui s'annoncent.

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D'abord il y a le premier mai, un mercredi, avec un possible pont à condition de poser son jeudi et son vendredi (ou son lundi, mardi). Puis l'Ascension se profile, pont qui permet en ne posant qu'une seule journée, de récolter cinq jours de repos grâce au 8 mai qui tombe cette année lui aussi un mercredi ! Bref, cette année est plutôt favorable pour les salariés.

Et cela pose quelques complications d'organisation aux entreprises qui s'adaptent tant bien que mal.

"Beaucoup de chefs d'entreprises me disent qu'ils ont renoncé à faire beaucoup de réunions. Ce sera un mois avec beaucoup moins de réunions, ce qui n'est pas mauvais signe. Du point de vue de l'industrie, quand c'est des cadences, la réponse est plus complexe, elle se prépare des mois à l'avance, il y a aura des heures supplémentaires qui seront payées. Du point de vue des services et des transports routiers, ils vont travailler moins car ils ont l'obligation de ne pas rouler les jours fériés. Mais même si le chiffre d'affaire baisse, comme il baisse pour tout le monde, l'incidence est plutôt positive pour les salariés de ces entreprises là" explique Sandrine Amrhein, présidente du Medef Alsace.

L'industrie plus touchée

L'incidence des ponts de mai de cette année est donc plus importante pour les entreprises du secteur de l'industrie. 
Cela pose quelques problèmes d'organisation comme chez CTCI, 100 salariésbasée à Singrist, près de Saverne dans le Bas-Rhin. La société produit des plastiques extrudés, avec une machine très longue à allumer ou éteindre.

Il faut donc anticiper très en amont. "Sur une activité qui est l'extrusion de matières plastiques, c'est une activité très consommatrice en ressources. Par exemple la machine pour le lundi matin, pour la démarrer, on a besoin de 5h de mise en chauffe, avant de pouvoir commencer à produire. Sur deux jours faire 5h de mise en chauffe au coût de l'énergie, il est plus intelligent de ne pas produire. Sur les deux semaines concernées par les ponts, on a fait le choix d'arrêter une semaine complète" explique David Leleu, le patron du groupe CTCI.  "D'une manière ou d'une autre, c'est un surcoût" ajoute-t-il.

Le patron sait donc qu'il produira moins faute de main d'œuvre aussi. Et que le mois de mai sera un petit mois.

"Ce n'est pas une année à patrons" sourit David Leleu. D'autant qu'il faut gérer les congés de mai. "Il y a les RTT, les soldes des congés. On sait que d'habitude les 15 premiers jours de mai sont des semaines très peu travaillées, en tout cas au niveau administratif. En général on essaye de maintenir le niveau de production, mais là cette année, avec cette configuration, c'est quasi impossible" dit le patron.

Un handicap d'autant que l'entreprise souffre en plus de la concurrence étrangère qui elle n'est impactée ni par les ponts de mai ni par les hausses des prix de l'électricité. Pour CTCI, la facture d'énergie représente aujourd'hui jusqu'à 20% du chiffre d'affaire, elle a été multipliée par six en trois ans.

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