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Carburants : difficile de réduire une marge d'à peine "un centime par litre" pour le pétrolier Limousin Picoty

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Les prix des carburants battent tous les records en ce moment et le gouvernement cherche comment limiter la hausse. Il demande notamment aux distributeurs de réduire leurs marges pour faire baisser le prix à la pompe. Une démarche "maladroite" pour groupe pétrolier Limousin Avia Picoty.

Bruno Marchat, le secrétaire général du groupe pétrolier Limousin Avia Picoty. Bruno Marchat, le secrétaire général du groupe pétrolier Limousin Avia Picoty.
Bruno Marchat, le secrétaire général du groupe pétrolier Limousin Avia Picoty. © Radio France - Alain Ginestet

La facture est de plus en plus salée lorsqu'on fait le plein de carburant à la station service, notamment pour le diesel qui bat des records de prix.  Jusqu'où ça peut monter ? Comment faire pour limiter la hausse ? Ce sont les questions abordées avec Bruno Marchat, le secrétaire général du groupe pétrolier Limousin Avia Picoty, qui était notre invité ce jeudi sur France Bleu Limousin.

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Demander de baisser les marges, "c'est assez maladroit"

Alors que le gouvernement planche sur plusieurs pistes pour limiter l'impact de cette flambée des prix sur les consommateurs, la ministre de l'Economie Barbara Pompili a déjà avancé une proposition en début de semaine. Elle demande aux distributeurs de réduire leurs marges, pour faire baisser le prix à la pompe. "C'est assez maladroit de sa part" réagit d'emblée le secrétaire général du groupe pétrolier Limousin Avia Picoty, basé à la Souterraine. Pour se justifier, il détaille les éléments qui constituent le prix d'affichage dans une station service.

La marge moyenne du distributeur, c'est un centime par litre

Entre le prix du produit, le coût de son stockage, de son transport et les taxes, qui représentent plus de 70% du prix, "la marge moyenne du distributeur c'est un centime en par litre" explique Bruno Marchat. Sur les volumes brassés par les distributeurs, cela peut évidemment chiffrer, mais elle permet de couvrir de nombreuses dépenses précise encore le secrétaire général de Picoty. 

"Cette marge sert à rémunérer l'exploitant de la station service, à travers une commission, à maintenir les installations pétrolières et puis à investir, pour préparer et accompagner la transition énergétique." Pour lui, il est donc difficile de baisser les marges et maladroit de le demander à la sortie de la crise sanitaire qui a aussi mis en difficulté de nombreuses stations services, car les Français ont moins roulé et ont donc consommé moins de carburant durant cette période.

Faut-il baisser les taxes ?

De nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une baisse des taxes, vue par beaucoup comme la première chose à faire et le levier le plus efficace. "Effectivement, on peut baisser les taxes, mais il ne faut pas oublier que ces taxes sont un outil d'une politique énergétique" estime pour sa part Bruno Marchat, en rappelant que les Accords de Paris ont prévu une réduction des émissions de carbone de 55% en 2030 et la neutralité carbone pour 2050. Pour lui, "la vraie question est de savoir si on est sur une hausse passagère ou si on est sur une hausse durable." 

84 dollars le baril ce matin, contre 36 dollars en novembre 2020

Les prix élevés actuels, 84 dollars le baril de pétrole ce jeudi, s'expliquent par le volume de la demande mondiale. Elle a explosé avec la reprise économique, après la crise sanitaire durant laquelle le prix est tombé jusqu'à 36 dollars le baril. Mais la production n'augmente pas dans la même proportion. Une situation entretenue à dessein par les pays de l'Opep, l'Organisation des Pays Producteurs de Pétrole, selon le secrétaire général d'Avia Picoty. "Je pense que les pays de l'Opep ont besoin de reconstituer leurs réserves financières, tout simplement, et que la situation est relativement confortable pour eux à l'heure actuelle."

Pour le pétrolier Limousin et ses clients, c'est en revanche très inconfortable. "C'est très compliqué quand on a des personnes qui nous appellent pour passer leur commande de fuel, dans des familles qui n'ont pas forcément les moyens. Les gens commencent à nous dire on va chauffer moins." Certains sont clairement angoissés insiste Bruno Marchat, car ça pèse lourd sur leur pouvoir d'achat. Malheureusement, ça risque de durer.

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