"C'est une fierté", la famille Lopez vend des marrons à Rennes depuis trois générations

Comme chaque année, une vieille locomotive noire est installée depuis le mois d'octobre sur la place de la mairie à Rennes, collée au manège. De la fumée s'échappe de sa cheminée. A l'arrière, dans la cabine, Sébastien Lopez n'approvisionne pas le foyer en charbon, mais en châtaignes. Depuis 40 ans, l'homme de 57 ans vend des cornets de glace l'été et de marrons grillés l'hiver.

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"Faut les remuer toutes les deux-trois minutes, indique-t-il en s'emparant d'une petite pelle, vous voyez là ça commence à jaunir, ça va être bon". Les marrons sont en train de griller et sont prêts à être dégustés. Cette technique, Sébastien l'a apprise dès son plus jeune âge.

"Je suis tombé dedans quand j'étais petit"

La vente de marrons est une affaire familiale chez les Lopez. L'idée vient du grand-père, espagnol et exilé économique. A son arrivée en France, il travaille à Paris puis apprend qu'un commerçant de Rennes vend sa remorque à glaces. "Il s'est installé à Rennes en 1930 et a fait des glaces, ensuite des marrons à partir de 1946, après la guerre", raconte Sébastien. Son grand-père devait trouver une activité pour assurer des revenus l'hiver et a donc construit ces locomotives.

Sébastien est ainsi la troisième génération de grilleur de marrons dans la famille. "Je suis tombé dedans quand j'étais petit comme on dit, sourit-t-il, j'ai commencé à vendre à 17 ans". Le commerçant aime toujours autant le contact avec la clientèle, et surtout la période de Noël.

Une tradition pendant Noël

"Il y a des personnes qui reviennent à Rennes pendant les fêtes et qui viennent prendre leur cornet de marrons, ça leur rappelle leur enfance", confie Sébastien qui assure en vendre jusqu'à 30 à 40 kilos les week-ends. Le petit cornet coûte 4 euros, le grand : 7 euros. Les marrons viennent de Redon, ou en cas de rupture de stock, de Corrèze. Le commerçant ajoute : "Ca fait partie de la tradition de Noël, on en mange par exemple avec un verre de vin chaud". Il faut dire qu'on sent de loin l'odeur de grillé.

Noah, 11 ans, s'approche de la locomotive avec sa maman, Claire. Depuis qu'il a goûté des marrons à Paris, il n'arrête pas d'en réclamer. "A chaque fois on oublie, cette fois on s'est dit qu'on ne repartait pas sans notre cornet !", rigole sa mère. Le garçon goûte un marron et le savoure : "hum c'est bon. On dirait que c'est chaud mais c'est frais à l'intérieur, c'est bien cuit".

Les marrons des Lopez ont encore de l'avenir devant eux. Puisque l'un des quatre fils de Sébastien compte reprendre l'activité. Ce sera la quatrième génération et "une fierté" pour la famille.