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"C'est compliqué de se loger en Mayenne", déplore Yannick Borde, directeur général Procivis Ouest Immobilier

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Alors que la crise du logement perdure, l'ANRU, l'agence nationale de la rénovation urbaine, fête ses 20 ans ce jeudi. Aujourd'hui, il est encore très difficile de se loger en Mayenne. On en parle avec le directeur général de Procivis Ouest Immobilier, Yannick Borde, invité de France Bleu Mayenne.

Yannick Borde, directeur général Procivis Ouest Immobilier et maire de Saint-Berthevin. Yannick Borde, directeur général Procivis Ouest Immobilier et maire de Saint-Berthevin.
Yannick Borde, directeur général Procivis Ouest Immobilier et maire de Saint-Berthevin. © Radio France - Alexandre Frémont

Difficile aujourd'hui d'acheter un logement ou de changer pour prendre plus grand dans ce contexte de crise du logement. On fête ce jeudi les 20 ans de l'ANRU, l'agence nationale de rénovation urbaine, créée par l'ancien ministre Jean-Louis Borloo et censée mettre plus de mixité sociale dans l'attribution des logements. Alors on se pose la question : comment les Mayennais s'en sortent ? On pose la question à Yannick Borde, directeur général Procivis Ouest Immobilier et maire de Saint-Berthevin, il est l'invité de France Bleu Mayenne ce jeudi.

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France Bleu Mayenne : C'est toujours compliqué de se loger en France et notamment en Mayenne ?

Alors c'est de plus en plus compliqué aujourd'hui de se loger en France et c'est de plus en plus compliqué aussi de se loger en Mayenne et sur le territoire de Laval Agglo. Ce qui est une donnée qui n'existait pas il y a plus de cinq ans ou dix ans. Les acteurs, dont je fais partie, on alerte depuis de très longs mois le gouvernement et les gouvernements successifs sur le sujet. Pour l'instant, il n'y a pas de mesures, de prise en considération de ce contexte extrêmement compliqué.

Pourquoi c'est compliqué aujourd'hui ?

Aujourd'hui, c'est une crise paradoxale, puisqu'à la fois, on a un problème d'offre, c'est difficile d'avoir des permis de construire, les coûts de construction ont beaucoup évolué depuis trois ou quatre ans, ce qui fait que c'est très compliqué pour nous de maîtriser les opérations. Et puis, on a en face une crise de la demande qui a été impactée, elle, notamment par les augmentations de taux d'intérêt et puis, une inflation générale qui fait que le pouvoir d'achat est lui-même touché. Donc, la part logement devient croissante. La crise énergétique a aussi accru la part énergétique dans la charge du logement. Donc, on a à la fois : une crise de l'offre et une crise de la demande, ce qui est assez paradoxale, alors même que le besoin, lui, il est considérable et il est encore là.

Est-ce qu'avec l'inflation, encore importante, on se dit qu'on laisse le logement de côté et qu'on essaye plutôt de survivre avant de trouver du neuf ?

On a chacun plusieurs fonctions vitales. La santé est un élément important, l'emploi est un élément important, l'éducation est un élément important et se nourrir est un élément important, on l'a vu la semaine dernière avec les crises agricoles et je pense que se loger aussi. Et pour chacune de ces fonctions, notre vie n'est pas la même. Donc la question du logement est essentielle aujourd'hui. Chacun d'entre nous est confronté, à de multiples reprises au cours de sa vie, à des problématiques de logement suivant sa composition familiale et l'évolution familiale. On a le lien avec l'emploi qui est colossal aujourd'hui. On veut réindustrialiser la France, sans parler d'aménagement du territoire, et dans l'aménagement du territoire, il y a nécessairement le besoin de logement en plus sur la construction neuve. Donc, on a un besoin qui est là, on a des aspirations qui sont là, on a des envies qui sont contrariées par le contexte économique. Et puis on a une politique publique qui n'accompagne absolument pas les Français aujourd'hui sur leurs besoins en logement.

On fête les 20 ans de l'ANRU, l'Agence nationale de la rénovation urbaine, 20 ans de réaménagement urbain, 20 ans pour rien ?

Non, absolument pas. L'ANRU, c'est quelque chose qui a été créé par Jean-Louis Borloo quand il était ministre du Logement, qui avait plusieurs ambitions. Il y avait une ambition de reconquête des quartiers dits difficiles. Globalement, dans un certain nombre de cas, ça a fonctionné. Ce n'est pas parfait, mais il y a eu énormément d'investissements sur l'espace urbain, il y a eu énormément d'investissements des bailleurs sociaux dans la déconstruction, la dé-densification, la construction neuve. Vous allez dans certains grands quartiers des grandes villes, on peut citer Nantes, par exemple, Laval un peu avec le quartier Saint-Nicolas. Mais peut-être, ce qui est plus compliqué en termes de bilan sur l'ANRU, c'est la mixité sociale. Mais sincèrement, s'il n'y avait pas eu l'ANRU, je pense qu'on serait aujourd'hui dans ces quartiers-là, dans une situation beaucoup plus catastrophique et dramatique. Donc, c'est un dispositif important, c'est beaucoup d'argent, mais c'est nécessaire. Tout n'a pas été réglé, on est bien d'accord là-dessus et il faudra encore persévérer dans beaucoup d'endroits. Mais c'est quand même un dispositif hyper puissant et qui a donné des résultats.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

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