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Avec la liquidation probable de Railcoop, le projet d'une ligne Toulouse-Poitiers-Rennes risque de tomber à l'eau

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La coopérative ferroviaire Railcoop devrait être mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Cahors le 29 avril. La société prévoyait de lancer plusieurs lignes de train en France, notamment entre Toulouse et Rennes, en passant par la Vienne.

La coopérative ferroviaire Railcoop devrait être liquidée le 29 avril (photo d'illustration). La coopérative ferroviaire Railcoop devrait être liquidée le 29 avril (photo d'illustration).
La coopérative ferroviaire Railcoop devrait être liquidée le 29 avril (photo d'illustration). © Radio France - Emmanuel Moreau

C'est peut-être bientôt la fin d'une utopie ferroviaire. Une audience se tenait au tribunal de commerce de Cahors ce lundi 15 avril sur l'avenir de Railcoop, placée en redressement judiciaire depuis octobre. La décision est mise en délibéré au 29 avril prochain, mais tout porte à croire que la coopérative ferroviaire sera liquidée. Dans une lettre adressée aux 14.500 sociétaires le 27 mars, les dirigeants de la société écrivaient : "en l’état, le tribunal de commerce de Cahors ne devrait pas avoir d’autre choix que de prononcer, le 15 avril 2024, la liquidation", la coopérative faisant face à une dette "insoutenable".

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Si Railcoop est bel et bien liquidée, c'est un projet unique au monde qui prendra fin. Née en 2019, Railcoop souhaitait relancer des lignes de train délaissées par la SNCF en France. La coopérative comptait notamment remettre en service la liaison entre Bordeaux et Lyon, fermée depuis une dizaine d'années par la SNCF et l'État, faute de rentabilité. Elle comptait également lancer une ligne Toulouse-Rennes, sans passer par Paris. La liaison ferroviaire devait desservir le département de la Vienne.

Des arrêts à Poitiers et Châtellerault

La ligne de TER devait initialement voir le jour en fin d'année dernière. Elle prévoyait notamment de desservir Laval, Le Mans, Tours ou encore Limoges. Elle devait également passer par la Vienne et marquer l'arrêt à Poitiers, au Futuroscope et à Châtellerault. Railcoop avait même obtenu le feu vert de l'Autorité de régulation des transports en 2021.

L'objectif de la coopérative n'était pas de proposer des trains à grande vitesse, mais des trajets réguliers qui ne sont pas ou plus assurés par le service public. Railcoop prévoyait ainsi un voyage de huit heures pour relier Toulouse à Rennes. Le prix n'avait pas encore été fixé, mais devait être celui du covoiturage, soit six centimes le kilomètre.

Des sociétaires dans l'attente d'une décision

Si Railcoop est liquidée, une centaine de sociétaires de la Vienne et des Deux-Sèvres se retrouveront sur le carreau. Tous ont investi leurs propres deniers pour tenter de sauver la coopérative. L'été dernier, Railcoop a levé 383.500 euros auprès de ses sociétaires, avant d'être placé en redressement judiciaire quelques mois plus tard.

"C'est dommage parce que cette ligne permettrait de ne pas passer par Paris. Si Railcoop est liquidée, les sociétaires, qui ont mis de l'argent, auront beaucoup de mal à retenter une autre expérience coopérative", déplore Christian Broucaret, président de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) en Nouvelle-Aquitaine. "C'est aussi la démonstration qu'il est extrêmement difficile de s'implanter en France si on n'est pas une grosse entreprise comme les chemins de fer italiens", ajoute-t-il.

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