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Le risque de grèves pendant les Jeux olympiques divise les habitants à Marseille

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La CGT annonce qu'elle va déposer des préavis de grève début avril pour la période des Jeux olympiques pour toute la fonction publique. Gestion des déchets, transports en commun, hôpitaux… à Marseille, les habitants sont partagés, certains soutiennent, d'autres estiment que cela va "gâcher la fête."

Les poubelles amoncelées dans Marseille lors d'une grève des éboueurs en mars 2023. Les poubelles amoncelées dans Marseille lors d'une grève des éboueurs en mars 2023.
Les poubelles amoncelées dans Marseille lors d'une grève des éboueurs en mars 2023. © Maxppp - GEORGES ROBERT

Et si Marseille était bloquée par les grèves au moment des Jeux olympiques ? C'est un scénario tout à fait envisageable selon la CGT. Le syndicat a annoncé jeudi 7 mars qu'il déposerait des préavis de grève début avril pour toute la période  des JO 2024 et ce pour toute la fonction publique.

La CGT exige des "mesures immédiates" pour assurer la réussite des jeux à laquelle "la CGT travaille depuis des années". Le syndicat estime des "centaines de milliers de travailleurs vont être percutés par les JO" ; ceux qui vont "travailler beaucoup plus avec des heures sup, des congés payés qu'ils ne pourront pas prendre".

Ça va donner "une mauvaise image de Marseille"

Pour certains, ce risque de grève vient gâcher la fête, comme pour Laurence qui sera bénévole pour les JO cet été : "Ça doit être un moment festif, pour une fois qu'on a les JO en France ! Ils vont encore tout gâcher." Elle-même est une ancienne fonctionnaire désormais à la retraite et ces grèves à répétition la met en colère. "Ils ont la chance de pouvoir travailler et pourtant ils sont tout le temps en grève !"

Certains ont peur également de l'image qui sera donné de Marseille, comme Grégory, un Marseillais croisé à la gare Saint-Charles  : "On va encore passer pour des imbéciles, ça c'est sûr. Il se souvient des dernières grèves : "C'était apocalyptique à la gare, une vraie catastrophe".

"Soutien total", "Leur seul moyen d'être entendu"

Pourtant, Grégory comprend leur colère, même si lui travaille dans le privé, dans une entreprise d'export : "Mes enfants sont dans le public, quand on va à l'hôpital on voit que c'est compliqué...  donc je comprends qu'ils veuillent se mettre en grève, c'est leur unique moyen de se faire entendre."

Malgré tous les inconvénients que cela pourra provoquer, Aïcha aussi apporte son soutien. La lycéenne de 17 ans qui n'a pas le permis sera sûrement bloqué s'il y a une grève des transports mais ce n'est pas grave : "C'est pour la bonne cause. Ils vont forcer le gouvernement à les écouter parce que sinon ils ne le font pas. On l'a vu avec toutes les grèves l'année dernière."

Les JO, un moment festif, "mais pas pour tous"

Accusé de vouloir gâcher "un moment festif", la CGT souhaite répondre : "Il est festif pour qui exactement ?**" interroge Sébastien Koch, secrétaire à l'union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône.

Il ajoute : "La plupart des gens qui ont des revendications sur leurs conditions de travail et sur leurs salaires qui ne permettent pas de vivre dignement, qu'est ce que ça va leur apporter les JO ? Rien du tout"

Force Ouvrière annonce également déposer un préavis de grève à partir du 19 mars qui pourrait s'étendre jusqu'à cet été. La CFDT elle a annoncé vendredi dernier qu'elle ne déposera pas de préavis à ce stade, pour ne pas "gâcher la fête". Le syndicat précise que des négociations sont toujours en cours.

La CGT des Bouches-du-Rhône précise que des préavis locaux seront déposés notamment concernant les agents de la Métropole Aix-Marseille en même temps que le préavis de grève nationale,

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