A Châteauroux, les salariés d'Orange manifestent pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail

Une dizaine de salariés, accompagnés de la CGT APeTT, se sont rassemblés ce mercredi matin devant la boutique Orange du centre-ville de Châteauroux. Avec des pancartes "pas des larbins juste des humains", ils voulaient dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail avec des plannings de plus en plus chargés pour compenser des fermetures de services ou de postes.

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Alex, technicien réseau Orange depuis 10 ans, voulait dénoncer l'hypocrisie d'Orange qui vante une stratégie d'évolution pour ses salariés, sans prendre en compte leurs demandes et leurs besoins. "On n'est pas acteurs de cette stratégie, on n'est pas pris en considération, on ne nous demande pas quels sont nos souhaits ou désirs d'évolution", s'exclame-t-il. "C'est soit on avance et on fait ce qu'on nous demande de faire, soit on va chercher du travail ailleurs : il n'y a aucune porte de sortie ou rupture conventionnelle possible, rien n'est proposé par la direction. Nous, ce qu'on demande, c'est une revalorisation des salaires, un accompagnement à la transformation et une réelle prise en compte de nos désirs d'évolution."

Les syndicats dénoncent un mal-être chez des salariés "au niveau national", encore traumatisés par la vague de suicides qui a frappé France Télécom à la fin des années 2000 : "Il y a un sentiment de retour à la période post-Didier Lombard [ndlr : ex-PDG de France Télécom condamné en appel en 2022 à un an de prison avec sursis en appel et 15.000 euros d'amende, pour harcèlement moral institutionnel], post suicide, ce qui est inquiétant !"

Des fermetures de boutiques qui pourraient concerner Châteauroux

Pour ces salariés, le principal problème reste la multiplication des tâches qui leur incombent, sans augmentation de salaire, et qui épuisent les salariés. "Les capacités de personnels ne sont pas extensibles, à un moment donné, cette multi-compétences entraîne une perte d'expertise dans tous ces domaines, et qui dit perte d'expertise, dit dégradation de la qualité client", souligne Alex.

Ce technicien pointe également des incohérences dans la gestion des équipes, "nos magasins étaient gérés par des personnes, dont les postes ont été fermés au vu de la baisse d'activité, liée au transfert de ces activités à la sous-traitance, et donc ces tâches sont retombées sur les techniciens : emballage de cartons, envoi de matériel, commandes..etc. Des tâches qui ne font pas partie de nos compétences en tant que techniciens." En parlant des boutiques, Alex signale la fermeture des services de boutiques, "un à un", qui pourrait concerner Châteauroux : "Des bruits de couloir dans les RH affirment que la boutique de Châteauroux pourrait disparaître après les JO et que les techniciens seraient externalisés, par exemple."

Et les techniciens ne sont pas les seuls concernés, "côté boucle locale, ils se retrouvent à installer des équipements en entreprise, sans réelle formation, alors que nous, en tant que techniciens, on maîtrise cette activité. Donc là on ne comprend pas : l'objectif, c'est d'harmoniser et d'avoir un technicien qui fait tout, mais mentalement ce n'est pas possible."