Passer au contenu
Publicité

20 ans après AZF, les riverains de Fondeyre attendent la fermeture de la zone Seveso du nord de Toulouse

Par

Les habitants du nord de Toulouse s’inquiètent notamment de la présence d’un dépôt pétrolier, dans la zone de Fondeyre. Ils en demandent le déménagement, et jugent que les leçons d’AZF n’ont pas été tirées, 20 ans après l'explosion du site chimique au sud de la ville, le 21 septembre 2001.

Les cheminées de la STCM, et les cuves Esso, sur l'avenue de Fondeyre à Toulouse. Les cheminées de la STCM, et les cuves Esso, sur l'avenue de Fondeyre à Toulouse.
Les cheminées de la STCM, et les cuves Esso, sur l'avenue de Fondeyre à Toulouse. © Radio France - Mathieu FERRI

Depuis sa terrasse, Christian Hermosilla ne voit que ça : les cheminées de la STCM (recyclage de batteries), et les cuves du pétrolier Esso, installées avenue de Fondeyre. Pas très loin à vol d'oiseau de la Barrière de Paris, de la rocade, et des Ponts Jumeaux. Le site Seveso, c’est son paysage : "On a toujours la crainte. Quand on se lève, on regarde la ligne des cheminées. Si ça pète, qu’est-ce qu’on fait ? Avec ma femme, on se pose encore la question aujourd’hui de partir."

Publicité

"Si ça pète, qu'est-ce qu'on fait ?"

Mais il aimerait que ce soit ces entreprises qui déménagent, et non pas lui. D’ailleurs il tient à rappeler le contexte : "Les gens disent parfois qu’on a construit à côté de ces sites, et que maintenant on râle. Mais non ! Quand à l’époque les maisons anciennes se sont construites, il n’y avait pas STCM, etc. Et c’était une zone artisanale, au départ. Puis il y a eu cette dérive. Et les préfectures ont couvert sous prétexte d’emploi ou je ne sais quoi. Esso, pareil. C’était tout riquiqui, puis ils ont commencé à mettre une cuve, deux cuves, trois cuves, etc."

Un incendie et un déraillement, fin 2019

Alors aujourd’hui c’est l’inquiétude des riverains qui déborde. Fin 2019, un feu a débuté à la STCM, puis trois wagons-citernes ont déraillé chez Esso, sur la voie ferrée menant aux cuves.

"On demande que des mesures soient prises."

Trop de danger, il faut fermer estiment les riverains. Serge Baggi est le président du comité de quartier Minimes-Barrière de Paris : "On est nécessairement sceptiques sur l’analyse du danger sur ces sites là. On demande que les mesures soient prises. On considère qu’il n’y a pas assez de transparence". Lui-même est un ancien d’AZF, il s’est impliqué dans divers groupes de travail après la catastrophe de 2001. Il sait de quoi il parle.

Et pourtant, les riverains jugent ne pas être entendus quand ils siègent dans les diverses commissions. Christian Hermosilla fait lui aussi partie du comité de quartier, et siège en commission de suivi de site Seveso en préfecture. Une réunion a lieu généralement une fois par an. 

Les riverains ne s'estiment pas écoutés lors des réunions en préfecture 

Mais Christian Hermosilla n’a pas l’impression de servir à grand-chose, et juge qu’aucune leçon n’a été tirée d’AZF : "Ils nous écoutent un peu si on met vraiment le doigt sur un danger imminent. Mais après non, ils ne tiennent pas compte d’AZF. En commission préfectorale, ils sont toujours assez hautains. (…) On nous écoute un peu parce qu’il y a eu AZF, mais on ne va pas changer grand-chose. En tout cas, ce n’est pas le ressenti que j’ai".

La STCM a pourtant arrêté son activité depuis fin 2020, c’était annoncé. Mais pour l’instant, rien n’empêche qu’une autre usine Seveso la remplace. A côté, le voisin Esso refuse de partir, et la préfecture considère que le dépôt pétrolier est un site stratégique.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined