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VIDÉO - Cathédrale de Strasbourg : des capteurs pour étudier l'impact du changement climatique

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Des capteurs et des sondes ont été déposés sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Une chercheuse tente de déterminer l'impact du changement climatique sur le monument.

La cathédrale de Strasbourg (illustration). La cathédrale de Strasbourg (illustration).
La cathédrale de Strasbourg (illustration). © AFP - JEAN ISENMANN

C'est une grande première. Des capteurs et des sondes ont été placés sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Ils vont devoir analyser les altérations de la pierre, du grès rose, causés par les effets du réchauffement climatique, l'idée étant prédire les effets de la modification du climat sur nos monuments.

Ces données, couplées à l'intelligence artificielle, vont permettre de mieux surveiller et d'imaginer des solutions. L'initiative soutenue par la fondation de l'Œuvre Notre-Dame, l'association qui se consacre à l'entretien et à la conservation de la cathédrale, édifiée entre le 11e et le 15e siècle.

Les capteurs, les sondes et les échantillons tests ont été déposés à 100 mètres de hauteur sur la flèche en grès de la cathédrale, sur un endroit donc très exposé aux intempéries. C'est là, sur la flèche dentelée de grès rose qu'Adèle Cormier, doctorante diplômée en chimie des matériaux du patrimoine a installé son matériel.

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L'altération de la pierre suivie et analysée

"Ce sont des cubes de grès, de calcaire et de granit sur lesquels on a réalisé une série d'analyses, la taille, la masse, la porosité. On va les laisser vieillir pendant 3 ans, mesurer les données climatiques et déterminer leur altération, puis faire le lien avec les paramètres climatiques" explique la jeune chercheuse.

L'idée, c'est d'analyser le plus précisément possible l'effet de l'eau, du ruissellement, et des épisodes météo extrêmes désormais plus fréquents sur la pierre de cette flèche, achevée en 1459. Un ouvrage très exposé aux intempéries explique Fabrice Surma, fondateur du laboratoire strasbourgeois Epitopos, spécialisé dans l'analyse de matériaux du patrimoine.

Des capteurs installés en haut de la flèche en grès de la cathédrale de Strasbourg
Des capteurs installés en haut de la flèche en grès de la cathédrale de Strasbourg © Radio France - Antoine Balandra

Trouver des solutions pour améliorer la conservation

"Le gros problème, sur un monument comme celui de la cathédrale, c'est l'eau dans le matériau. C'est la succession toujours plus fréquente de périodes sèches et humides. Plus cela arrive et plus on risque d'avoir du désordre dû à la cristallisation de minéraux lorsque l'eau s'évapore. Cela entraîne des dégradations sur le grès qui va s'altérer et partir en poussière. L'idée est de voir sur une période de trois ans ce qu'il va se passer. Puis on prendra les données scientifiques pour les incorporer dans des modèles informatiques et voir ce qu'il va se passer dans 20, 30, 40 ou 50 ans par rapport à ce que l'on a étudié sur trois ans. L'idée c'est de proposer des solutions pour améliorer la conservation préventive des zones impactées" ajoute-t-il.

De quoi imaginer des solutions pour protéger le monument sur le long terme et adapter les matériaux utilisés pour l'entretien de la cathédrale. Des capteurs similaires ont été déposés sur le site gaulois de Bibracte en Saône et Loire et à la chapelle Cocteau dans les Alpes-Maritimes.

Le grès est très exposé au changement climatique
Le grès est très exposé au changement climatique © Radio France - Antoine Balandra

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