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Montagne : le VTT fait de plus en plus d'adeptes et de plus en plus de blessés

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La pratique n'est pas nouvelle mais elle ne cesse de progresser : le VTT, et particulièrement le VTT de descente, tient une place de plus en plus grande dans l'activité des stations de ski. Dans celle du CHU de Grenoble et des cabinets médicaux aussi malheureusement.

Un pratiquant de VTT à l'Alpe d'Huez sur le domaine skiable dédié à cette pratique en été Un pratiquant de VTT à l'Alpe d'Huez sur le domaine skiable dédié à cette pratique en été
Un pratiquant de VTT à l'Alpe d'Huez sur le domaine skiable dédié à cette pratique en été © Radio France - Stéphane Milhomme

De l'ado de 12 ans au quinquagénaire, le VTT en montagne a le vent en poupe et la pratique ne cesse de se développer dans les Alpes et notamment en Isère, où, l'été, les stations comme les Deux Alpes, l'Alpe d'Huez, Les 7 Laux ou encore Chamrousse font tourner leurs télésièges et permettent ainsi aux pratiquants de gagner rapidement de l'altitude. Revers de la médaille : les accidents de VTT se multiplient également. Chaque jour, les secours en montagne, CRS alpes et PGHM, récupèrent des vététistes blessés, plus ou moins gravement.

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Prendre des cours avant de s'élancer

Alors pour éviter que les vacances se terminent à l'hôpital, il est bon, avant de se lancer dans les pentes de prendre quelques cours avec des moniteurs spécialisés. C'est possible dans toutes les stations iséroises. Car même si on sait tous et toutes faire du vélo, cela ne veut pas dire qu'on sait faire du VTT !

Un vététiste en pleine action ors d'une compétition
Un vététiste en pleine action ors d'une compétition - Florian Corsi / MCF

"Il faut utiliser du bon matériel, un vélo bien réglé, il en existe de très bons à la location, avant de se lancer dans un achat qui peut être onéreux." explique Julien Rebuffet, moniteur de VTT et directeur du syndicat des moniteurs de cyclisme français, dont le siège est a Grenoble. "Il est important aussi de porter des protections, casque, bien sûr, et casque intégral pour le VTT de descente, genouillères, coudières, dorsale, gants, car on ne tombe pas sur la neige, mais souvent sur des pierres. On est en suspension sur son vélo, on apprend à être mobile sur son vélo, comment placer le regard, comment accompagner le vélo sur les sauts ou les passages techniques. On fait aussi plein d'exercice pour bien gérer le freinage, car si on freine trop fort, on passe par-dessus le vélo !"

Le VTT de descente quand il est mal maitrisé peut être dangereux
Le VTT de descente quand il est mal maitrisé peut être dangereux - Florian Corsi / MCF

Une accidentologie en hausse

Et quand on tombe, surtout en descente, avec la vitesse, on peut se faire très mal. C'est ce qui est arrivé à Brice, lors d'une sortie dans le Vercors. "Je redescendais de Saint Nizier, c'est pourtant un parcours que je connais bien. La fatigue, peut-être, un manque de vigilance et je suis tombé sur le côté, sur l'épaule et le bassin. Je ne suis pas tout de suite allé voir mon médecin. Trois jours après, j'avais toujours mal et on m'a diagnostiqué une fracture du bassin. Donc, cela veut dire un bon mois sans VTT, tranquille, à la maison !"

Brice s'en sort bien mais parfois les vététistes de descente atterrissent aux Urgences de l'Hôpital Sud d'Echirolles. "Depuis le début de l'année" explique le docteur Jean-Jacques Banihachémi, chef des Urgences, "nous avons soigné 40 personnes, dont 10 ont dû subir une intervention chirurgicale. Fracture de la clavicule, de l'épaule ou de la cheville. Les traumas crâniens ou les blessés plus graves qui doivent aller au déchocage sont orientés vers le CHU de Grenoble."

Les secours très sollicités

Le commandant Ludovic Saint-Bonnet dirige la CRS Alpes. Comme ses collègues gendarmes du PGHM, tous les jours lorsque les CRS Alpes sont de permanence ils "font" un ou deux VTT voire plus : "Je n'ai pas les chiffres précis, mais il est certain que l'accidentologie du VTT est en hausse. Comme la pratique s'est beaucoup développée en station, l'été, nous portons secours souvent à des vététistes. Nous devons agir vite et les évacuer rapidement, car l'on craint toujours une hémorragie interne. Le choc, surtout si c'est du VTT de descente, peut être violent."

Julien Rebuffet est moniteur de VTT et directeur du syndicat des moniteurs cyclistes français
Julien Rebuffet est moniteur de VTT et directeur du syndicat des moniteurs cyclistes français © Radio France - Véronique Pueyo

Si vous êtes moins sportif, vous pouvez aussi vous faire plaisir avec le VTT à assistance électrique. "IL y en a de plus en plus en montagne" souligne Julien Rebuffet. "Mais là encore, il faut prendre au moins un cours pour savoir manier ce vélo qui est lourd et dont la vitesse peut parfois nous surprendre."

Bref, vous l'aurez compris, le VTT est un moyen magnifique d'explorer la montagne, encore faut-il en apprendre la technique. Comme pour le ski, il est préférable au début de prendre quelques cours pour que votre sortie reste un plaisir et ne se termine pas à l'hôpital ! Les stations proposent des pistes vertes, bleues, rouges. Il en existe forcément une adaptée à votre niveau.

Et si vous voulez voir du beau spectacle en VTT de descente, rendez-vous pour le derby de la croix de Chamrousse les 29 et 30 juillet prochains.

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