Michel Schreiber, le révolutionnaire du dressing masculin expose à Rochefort

Ne lui dites pas que c'est un artiste ! Michel Schreiber n'aime pas ce terme. Pourtant, l'homme de 93 ans n'a jamais cessé de créer et de coudre. "J'ai toujours fait de la couture. Je suis né dans un atelier. Ma mère était modéliste. Tout petit, je pouvais aller à son travail et on me laissait faire ce que je voulais. On me disait que c'était bien" Dans les années 1970, le natif de Caen s'est fait un nom dans le monde de la couture : "Il faut bien choisir un métier un jour, donc j'ai commencé à habiller mes copains. Puis le bouche-à-oreille a fonctionné. Dans la rue, des gens ont commencé à leur demander d'où venaient leurs vêtements. Petit à petit j'ai commencé à avoir une clientèle."

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Au fur et à mesure, son carnet d'adresse s'étoffe et son style s'affirme. Les plus grandes personnalités des années 60 à 90 se présentent dans sa boutique parisienne pour se faire habiller : César, Michel Bouquet, Georges Wolinski, mais aussi un certain François Mitterrand. Pas encore élu Président de la République, la belle-sœur de l'homme politique fait appel au couturier : "Elle m'a téléphoné et demandé si j'acceptais d'aller prendre les mesures de François Mitterrand chez lui. J'ai dit non, c'est lui qui se déplace !"

Un révolutionnaire du dressing masculin

Aux antipodes du classique costard cravate, le couturier s'est amusé a casser les codes du dressing masculin. "Je ne voulais pas en porter. J'ai fait des vêtements pour homme où l'on à pas de cravate. J'ai retiré les cols des chemises exprès pour ne pas en avoir. La cravate, je trouve que c'est un esclavage épouvantable." Exit les codes du classique, place à la légèreté. Michel Schreiber ajoute poches, zip et boutons sur ses créations colorés parfois liberty*.*

Aujourd'hui, le créateur n'a plus d'atelier boutique. Il continue de créer chez lui des pièces décoratives. "J'assemble des morceaux de cotons puis je passe à la machine à coudre". Des tableaux textiles parfois monumentaux que le couturier continue inlassablement de fabriquer. Quant à la retraite, Michel Schreiber n'y songe même pas : "moi j'ai besoin de m'occuper tout le temps, je vais pas rester à rien faire !".

Les créations artistiques de Michel Schreiber sont exposées au Cabinet de Curiosité Jule des Prés de Rochefort jusqu'au 6 janvier 2024.  Ouverture du mercredi au samedi, de 11h à 19h.