Insert Coin : une exposition à la gloire des jeux vidéo à Paris

Dans les années 70 jusqu'à la fin des années 90, baby-foot, juke-box, flippers et bornes d'arcade trônaient royalement dans les bars. Ces machines désormais légendaires sentaient fort le café, forcément renversés dessus, et le tabac froid, les cigarettes étant posées dessus.

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L'exposition Insert Coin nous replonge dans ces ambiances par l'intermédiaire de ces jeux, revisités depuis les années 60. De la borne Computer Space, qui aurait pu figurer dans 2001 L'Odyssée De L'Espace à la Playstation, toutes les époque sont retracées.

Plusieurs salles, plusieurs époques

Un bar des années 60-70 avec un juke-box et un des premiers baby-foot, puis un autre bar, des années 70-80 présente un baby-foot tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec un flipper électrique et le mythique jeu vidéo Space Invaders servent d'introduction. Viennent ensuite la reconstitution d'une salle d'arcades, telles qu'elles existaient jusqu'à la fin des années 90, avec des flippers tels qu'Indiana Jones, ou Haunted House et d'autres jeux légendaires comme Pac Man ou Mortal Kombat.

On en profite aussi pour découvrir le bureau "type" d'un startupper, avec ordinateur et borne d'arcade de bureau, ainsi que les nouveaux flippers électroniques, totalement digitaux, sans aucune balle réelle, et dont les sensations sont bien moindres qu'avec le flipper traditionnel.

Le clou du spectacle est peut-être, dans une salle, l'interview du champion français, et vice champion du monde de Pac-Man qui était en fait un médecin. A travers cette visite, il est aussi possible de voir l'intérieur d'un flipper ou encore de découvrir une chose rare, une pièce de tricheur. "C'est notre porte-bonheur" reconnaissant Jean-Baptiste Clais et Nicolas Galiffi, commissaires de l'exposition. Nous l'avons découverte lorsque la Monnaie de Paris nous a donné des pièces pour l'exposition. Suspendue avec un fil de nylon, elle permettait d'introduire la pièce dans les machines puis de la récupérer ensuite pour rejouer gratuitement".

Une exposition internationale qui rajeunit les visiteurs

De nombreux visiteurs de tous âges sont au rendez-vous. C'est le cas de Daniel. Cet Irlandais en vacances à Paris est venu avec sa fille de 10 ans. Tous deux jouent à Virtua Striker lorsque Daniel explique qu'il "espère battre sa fille, mais c'est pas gagné".

Sandy est, quant à elle, venue avec son fils de 15 ans. Tous deux devant une console, elle reconnaît que "c'est super agréable d'être ici, de rejouer avec les jeux de notre jeunesse". Pour Emilien, son fils de 15 ans, "cette exposition est incroyable, ça nous apprend beaucoup sur ce qu'il y avait avant. Certains jeux de l'époque, comme Pac Man ou Centipede, sont beaucoup mieux que d'autres qui sortent aujourd'hui".

Gilles, 52 ans, s'acharne sur un flipper Harlem Globe Trotters de 1979, Ca lui rappelle de bons souvenirs, "quand on se retrouvait le dimanche dans les bards avec les potes. On était en bande, c'était le rendez-vous du week-end, il y avait les mobylettes, c'étaient les bonnes années".

André, lui, est venu en curieux. Cet amateur allemand de jeux vidéo fait partie d'un club de retro-gaming dans son pays. Il reconnaît que l'exposition "est pas mal du tout. Nous avons le même genre d'arcades dans notre association. Je suis à paris pour quelques jours et je me suis dit que c'était une bonne activité. Il y a vraiment des machines uniques comme le Computer Space. C'est vraiment bien".

Le jeu vidéo, phénomène de société

Plus que des jeux vidéos, pour Nicolas Galiffi, co-commissaire de l'exposition, c'est une véritable partie de l'histoire contemporaine qui est ici. "Dans la première salle, on a quatre machines qui sont les pierres angulaires de ce qu'il se passe dans les 30 ou 40 années suivantes : un proto flipper, un juke-box des années 40, une des premières bornes d'arcades commercialisées au monde et un baby-foot ancien. En face de ces machines, on a quatre grandes thématiques : le sport, les transports, la technologie et la science-fiction, ainsi que la musique. Ces quatre types de machine vont être le vecteur de toute la culture jeunes au cours des 30 et 40 années suivantes".

Jean-Baptiste Clais, l'autre co-commissaire, précise qu'"il est impossible de regarder le décor d'une borne d'arcade ou d'un flipper, sans avoir en tête ce qu'il se passe ailleurs. Un des premiers grands jeux vidéo, Space Invaders, Sur la borne il y a des aliens, des soucoupes volantes et des fusées, Ce sont les mêmes que dans les magazines de BD comme le magazine de Tintin avec la fusée de Tintin ou ce genre de choses. C'est un aspect transmédias absolument fondamental pour comprendre les cultures jeunes".

Dans chaque pièce, l'époque est contextualisée avec des magazines, des disques vinyles, et toutes sortes d'objets avec les prix en francs, convertis en euros, pour que chacun se rende compte des prix de l'époque. Des publicités des années 70 et 80 sont aussi diffusées sur des télés de l'époque. Plus qu'un voyage au pays des jeux vidéos, c'est un voyage dans un passé, pas si lointain...

L'exposition Insert Coin, jusqu'au 30 juin, à la Monnaie de Paris, Quai Conti.