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VIDEO - Dancefloor, Louvre et sécurité pour la Techno Parade 2016

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Des dizaines de milliers de personnes ont participé à la 18ème édition de la Techno Parade à Paris, samedi 24 septembre. Elles ont dansé pendant sept heures, guidées du Louvre à la place de la Bastille par dix chars et de nombreux DJ's.

La foule dansante, à la 18ème techno parade à Paris
La foule dansante, à la 18ème techno parade à Paris © Radio France - Armêl Balogog

Les fêtards sautent dans tous les sens, au rythme de la musique électronique, en écoutant les encouragements des DJ's et en savourant les températures quasi-estivales de ce samedi. "Let's celebrate the beauty of Paris today ! Put your hands up !" (Célébrons la beauté de Paris aujourd'hui ! Levez les mains !")

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Pas de Techno Parade sans dispositif de sécurité renforcée

Mais avant d'approcher les dizaines de chars et la soixantaine de DJ's, il faut d'abord passer par les différents postes de filtrage des gendarmes et de la police nationale. Chacun son tour, il faut ouvrir son sac, déballer ses affaires. Un dispositif de sécurité renforcé auquel se plient les fêtards, sans broncher. "C'est pour la sécurité, c'est mieux," tranche l'une d'eux, secondée par son amie :

C'est pour les bouteilles en verre, pour ne pas qu'on les casse, qu'on les jette... Après ce qu'il s'est passé, c'est normal.

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Elle fait référence aux attentats qui ont secoué Paris et la France entière depuis janvier 2015 et qui ont mené le gouvernement à instaurer l'état d'urgence et à renforcer les dispositifs de sécurité pour tous les grands événements. La Techno Parade en est un exemple parmi d'autres : grilles, policiers, gendarmes et camions de CRS se déplaçant par dizaines et lourdement armés. Une véritable "fanzone" et des mesures nécessaires : en avril, le préfet de police de Paris se disait défavorable à la tenue de la fête, dans les mêmes conditions que l'année précédente. En cause également, la mort lors de la parade de septembre 2015 d'un homme de 21 ans, tombé de la statue sur la place de la République.

Autre dispositif de sécurité, le parcours a été réduit pour être plus facilement encadré (pour bloquer les rues adjacentes notamment) : il part du Louvre pour aller jusqu'à la place de la Bastille. Deux kilomètres et demi au lieu du double les autres années. Une différence que peu de fêtards remarqueront, puisque la durée de la parade est restée la même : sept heures de techno, d'électro, de hardcore, de house, et de tous les genres appartenant à la musique électronique, arbitrées par des DJ's, jonchés sur des chars à thêmes : hollandais, tunisiens, bretons, etc.). La seule différence temporelle : un dancefloor grandeur nature pendant trois heures à côté du Louvre, avant de parader.

Des fêtards loin des revendications de la Techno parade

Les  participants, une majorité d'adolescents ou de jeunes d'une vingtaine d'année, sont venus "s'enjailler" ("s'amuser" en argot). Une fois le dispositif de sécurité passé, il est vite oublié. Loin de certains aussi sont les revendications de la Techno parade : la question des droits d'auteurs qui ne prend pas en compte l'improvisation des DJ's ("Comment un artiste électro peut-il remplir une déclaration SACEM des titres qu’il va interpréter quand celui-ci ne les connaît pas encore ?", s'interroge l'organisation sur son site), ou entre autres celle des quotas de chansons francophones sur les antennes radio qui ne comptent pas les morceaux français sans paroles et rend impossible la création d'une radio 100 % techno.

Parmi les revendications de la Techno parade, on trouve aussi une opposition aux interdictions spontanées et "injustifiées", parfois à la dernière minute d'événements électro. Des événements qui éveillent souvent le mécontentement du voisinage de leurs lieux d'accueil.

Un (petit) choc des cultures dans le 1er arrondissement parisien

Cette fois-ci, les riverains ont pris leur mal en patience. La Techno parade n'a pas été annulée. "On ne pouvait pas imaginer une seule seconde annuler la Techno parade", a confié l'ancien ministre de la Culture, Jack Lang, à l'Agence France Presse. "Cela aurait été un signe totalement négatif, un signe de peur, d'angoisse et d'inquiétude, une capitulation face à ceux qui haïssent la musique", a poursuivi celui qui avait participé à la création de la première parade en 1998.

Il y a dix-huit ans, Anthony, la quarantaine approchant à grand pas, y était. Jeune, punk et insouciant :

J'avais les cheveux décolorés, les chaussures oranges, j'étais derrière un char. Maintenant, je suis plus spectateur qu'acteur. (...) C'est vrai que là, il y en a pas mal qui n'étaient pas nés il y a dix-huit ans, mais c'est quand même intéressant de voir qu'à travers les générations, la musique électronique continue à vivre.

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Aujourd'hui il regarde les danseurs de loin, depuis le muret sur lequel il s'est assis. Il est venu du Jura pour assister au spectacle. Près de lui, des jeunes un peu fatigués, levés tôt et venus de loin eux aussi, ou des touristes, surpris d'entendre de la techno juste à côté du musée du Louvre. Un choc des cultures dans le premier arrondissement parisien. Et d'autant plus pour cette famille qui sort d'un mariage à la mairie. "C'est vrai que : "Voulez-vous prendre pour époux boum boum boum", c'était assez impressionnant quand même," s'amuse Mickaël.

Impossible de pénétrer sur les quais de Seine sans passer par le filtrage et les fouilles. Certains s'y risquent pour participer à la Techno parade, un imprévu amusant. D'autres font demi-tour. Alors les bouquinistes prennent leur mal en patience. Pas de clients, mais plusieurs heures de dance floor gratuit, sur leur lieu de travail.

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