Bruère-Allichamps : il faut trouver rapidement 500.000 euros pour sauver le prieuré

La programmation culturelle du Prieuré d'Allichamps dans le Cher va s'étendre jusqu'à la fin du mois d'août avec notamment une conférence de l'historien Frédéric Gersal, bien connu sur France Bleu, le 25 mai. Toutes ces initiatives n'ont qu'un seul but : faire revivre ce lieu qui remonte à l'antiquité où les Romains avaient érigé un temple pour honorer Diane et financer sa restauration dont le coût s'élève à près de deux millions d'euros.

ⓘ Publicité

Et il y a urgence à agir, insiste Béatrice de Monteville, présidente de l'association des amis du Prieuré d'Allichamps : "La prochaine commission de sécurité en 2026 décidera de maintenir le prieuré ouvert ou de le fermer définitivement. En effet, à cause de la pluie qui s'infiltre dans le prieuré, la charpente se décale et bascule légèrement. Notre projet, qui est énorme, consiste donc à mettre le prieuré hors d'eau. Pour cela, il faut refaire la toiture. On profitera de ce projet pour reconstruire l'absidiole nord, puisqu'il y a une partie en toiture et refaire la base du clocher. Le bâtiment retrouvera ainsi son harmonie et il sera au sec. Il sera donc pérenne. C'est 1,6 millions d'euros hors taxes."

L'association des amis du prieuré d'Allichamps va recevoir l'aide de la fondation du patrimoine, mais le chantier doit démarrer avant fin 2026, sinon tout le financement tombera à l'eau.

L'association s'est fixée pour objectif de récolter 500.000 euros pour compléter les subventions qui permettront de boucler le budget. L'une des particularités du prieuré d'Allichamps, ce sont ses modillons : "Ce sont des petites sculptures en pierre que vous trouvez à chaque arête de la toiture, décrit Béatrice de Monteville. Elles sont généralement en bois sauf ici, où elles sont tous en pierre. Elles représentent des animaux, des divinités, etc... On doit mener des restaurations car vous avez des plantes qui poussent dessus et ça favorise l'infiltration de l'eau."

Jusqu'au 20 mai, deux artistes exposent dans le prieuré. La plasticienne Sophie Quendez travaille le thème de la fracture : "Cette fracture fait allusion à la fragilité des êtres et des choses, par rapport au temps qui passe. C'est bien approprié ici dans un tel lieu menacé. On est dans un vestige et on donne à voir des vestiges fabriqués ou pas mais qui ouvrent l'imaginaire."

Vestiges, c'est le nom de cette exposition à laquelle participe également Anne Meurisse. La céramiste aime recycler les matériaux naturels pour un résultat assez brut : "J'aime associer le bois avec la terre, la terre et le textile. Des matériaux assez simples, de préférence naturelle. Et ici, dans ce prieuré assez dénudé, cela prend tout son sens. C'est un bâtiment qui a une âme et qui met en valeur les créations. On y trouve même des sarcophages !" Le prieuré et son sol en terre battue constitue un magnifique écrin pour cette déambulation à la découverte de ces dizaines d'œuvres épurées. L'exposition Vestiges les vendredi, samedi et dimanche après-midi (ainsi que les jours fériés) jusqu'au 20 mai au prieuré d'Allichamps.