Près de deux cents personnes contre la multinationale Monsanto et la malbouffe défilent à Belfort

Pas de camion sono, ni même de véhicule utilitaire mais une calèche, tirée par des chevaux ! Et des plantes posées sur les vélos. Ce samedi à Belfort près de deux cents personnes participaient à la marche des "herbes folles". Une manifestation lancée par le collectif citoyen local "1+1+", lancé en janvier dernier par trois Terrifortaines et Haut-Saônoises. "On veut informer le public de ce qui se passe avec Monsanto et les cinq multinationales qui s’accaparent l'agriculture", explique Sophie Gabrielle, membre fondatrice du collectif. "Les graines deviennent le monopole de ces multinationales et les agriculteurs sont pris au piège. On leur a proposé des graines productives mais maintenant il sont coincés et doivent payer chaque année pour ressemer". Les manifestants ont marché entre la place de la mairie, le faubourg des ancêtres, la rue piétonne et la préfecture.

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Les paysans sont tenus par les couilles"

Antoine fume une cigarette. "Pas celle d'une multinationale, c'est du tabac local", ironise-t-il. Employé au lycée agricole de Valdoie, il est remonté. "Les paysans sont tenus par les couilles, ils ne peuvent pas reproduire leur semence. Du coup oui Monsanto nourrit du monde, mais ceux qui ont le plus d'argent". En queue de cortège une manifestante distribue des tracts, y compris aux policiers ! "Je leur ai même dit qu'on les aimait bien", sourit-elle. "Il faut vraiment que tout le monde prenne conscience qu'on tue les sols", estime-t-elle. Un avis partagé par François, qui se marre avec un ami entre deux plantes portées sur des vélos. "On arrête pas de créer des déserts, il n'y a plus de poissons dans les rivières, on est obligé d'en remettre et on est en train de lessiver nos terres agricoles".

Il faut consommer différement"

D'une marche contre Monsanto, les manifestants en arrivent finalement à débattre de l'alimentation quotidienne. Même si elle n'est pas végétarienne, Sophie Gabrielle estime que chacun doit manger moins de viande. "On utilise des hectares pour produire et nourrir des animaux, alors qu'on devrait nourrir les gens qui meurent de faim avec ces graines". A la traîne, Catherine tente de faire avancer son fils. "Quand on voit les producteurs de lait qui jettent car ils n'arrivent pas à exporter leur production, je me dis qu'il faut qu'on revienne à des productions locales". Un avis partagé par beaucoup. Pour continuer leur lutte, certains manifestant ont d'ailleurs cette semaine pris l’initiative de monter une grainothèque. Chacun peut amener ses graines et prendre celles dont il a besoin.