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Des travaux pour améliorer la qualité des eaux de la Bionne à Saint Jean de Braye et Chécy

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Le Syndicat Intercommunal de la Bionne et de ses affluents lance des travaux destinés à retrouver le lit d'origine de la rivière, afin de faire revenir une faune et une flore plus adaptées, et d'améliorer sa qualité. Les deux communes en feront ensuite un lieu d'observation de la biodiversité

Franck Fradin (Saint Jean de Braye), Joaquim Coudière et Hubert Tinseau (Chécy)
Franck Fradin (Saint Jean de Braye), Joaquim Coudière et Hubert Tinseau (Chécy) © Radio France - Anne Oger

Améliorer l'état des rivières françaises, c'est un enjeu qui concerne et qui préoccupe de plus en plus de communes en France et dans le Loiret. C'est d'ailleurs une directive européenne qui a presque vingt ans et qui fixait comme objectif à la France d'atteindre ce que les spécialistes appellent "un bon état des eaux" en 2015. C'est encore loin d'être le cas, les derniers chiffres recueillis en 2013 montraient que moins d'un cours d'eau sur deux était en bon état en France.

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Redonner à la Bionne son cours et son lit d'origine

Un "bon état écologique des eaux" ça veut dire moins de pesticides et un écosystème préservé, avec des poissons, des plantes, une vie aquatique propres aux rivières. C'est l'objectif de gros travaux qui commenceront à la rentrée à Chécy et Saint Jean de Braye sur la Bionne, cette rivière qui part de Boigny pour se jeter dans le canal d'Orléans à Combleux. Le syndicat intercommunal qui gère la rivière va tenter de lui redonner son visage d'origine.

Ca n'a pas été facile de faire aboutir ce projet, il y a encore des blocages notamment d'un syndicat agricole qui ne veut pas se priver de ces réserves d'eau

La Bionne, c'est un bon exemple de ce que l'urbanisation et l'agriculture ont fait à nos rivières. Des barrages pour créer des réserves d'irrigation, des buses pour aménager de nouveaux quartiers, elle s'envase, c'est presque aujourd'hui une succession d'étangs, dans laquelle, ça ne trompe pas, sont apparus des poissons spécifiques liés à cet environnement, des carpes, par exemple. Ca n'est pas satisfaisant mais ça n'est pas simple de changer les choses explique Hubert Tinseau, adjoint à la mairie de Chécy : "disons-le clairement, on a un syndicat agricole qui s'est beaucoup mobilisé contre l'idée qu'on supprime ces barrages sur les rivières, et qu'on supprime ses réserves d'eau"

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On va refaire les méandres de la rivière, réduire sa largeur, et faire revenir des poissons de rivière

Mais pour améliorer la qualité des eaux, comme le préconise la Commission Européenne, il faut aider les rivières à retrouver leur débit d'origine, et donc leur faune et leur flore. Car une rivière qui s'écoule mieux, c'est un cours d'eau qui vit, qui peut accueillir d'autres espèces de poissons, pourquoi pas à terme, même, des migrateurs, et c'est donc un milieu naturel qui se porte mieux. Joaquim Coudière, technicien rivière au Syndicat Intercommunal de la Bionne et de ses affluents : "on va reméandrer la rivière, c'est-à-dire lui redonner ses virages d'origine. On va l'aider à retrouver son lit, actuellement elle fait une douzaine de mètres de largeur, elle n'en fera plus que trois. Elle aura plus de débit, plus de dynamisme, et cela permettra de retrouver des plantes de rivière, comme le cresson"

Pour le moment la Bionne est surtout envahi par les nénuphars
Pour le moment la Bionne est surtout envahi par les nénuphars © Radio France - Anne Oger

Une directive européenne qui date de 2000

Ces travaux rentrent dans le cadre d'une directive européenne, la "directive cadre sur l'eau" du 23 octobre 2000, qui visait à l'époque à atteindre en 2015 "un bon état des eaux superficielles et souterraines". Il reste encore beaucoup à faire : selon un rapport effectué en 2013 en France, 48% des cours d'eau de surface avaient un bon état selon les termes de la directive. Chaque année l'Agence de l'Eau Loire Bretagne finance donc les travaux des collectivités locales qui vont dans ce sens. Elle aidera ainsi le Syndicat de la Bionne à hauteur de 70%, le reste viendra du Conseil Départemental du Loiret et de la Région Centre Val de Loire. Le montant total de ces travaux sur la Bionne, qui doivent durer cinq ans, sera de 1,5 millions d'euros.

On est ici dans une zone humide exceptionnelle

Une fois qu'ils seront terminées, les deux communes de Chécy et Saint Jean de Braye, propriétaires des parcelles de part et d'autre de la rivière, veulent faire de cet espace un lieu de promenade, mais surtout un outil de sensibilisation et de découverte de la biodiversité. "On est ici dans une zone humide assez exceptionnelle" explique Hubert Tinseau, l'adjoint au maire de Chécy. "Il y a deux mares et des choses passionnantes à observer, on fera venir des classes". Côté Saint Jean de Braye l'objectif c'est de faire découvrir les berges de la Bionne aux habitants : "ils connaissent mal la rivière, en leur proposant de la découvrir on les sensibilisera plus facilement à cet enjeu de la biodiversité" espère Franck Fradin, l'élu abraysien en charge des espaces naturels

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