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Yonne : et si vous appreniez à bien identifier et ramasser les champignons grâce aux mycologues ?

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Les champignons commencent à pointer le bout de leur nez ! Avant de les ramasser apprenez à bien les reconnaître grâce aux mycologues. Ils organisent régulièrement des sorties comme ce samedi 9 octobre à Villiers-Saint-Benoît en Puisaye. Reportage.

Les champignons sont encore timides dans l’Yonne. Bons comme mauvais ils montrent tout juste le bout de leur nez ! Les champignons sont encore timides dans l’Yonne. Bons comme mauvais ils montrent tout juste le bout de leur nez !
Les champignons sont encore timides dans l’Yonne. Bons comme mauvais ils montrent tout juste le bout de leur nez ! © Radio France - Delphine-Marion Boulle

Vous avez sans doute prévu de profiter de l'automne pour aller chercher des champignons ! Vous avez bien raison, d'autant plus qu'ils commencent à sortir. Mais gare à vous, l'erreur d'identification ne pardonne pas surtout avec le calice de la mort, l'amanite phalloïde. Pour bien les connaître on peut se tourner vers les mycologues. Ces fins connaisseurs cherchent aussi les champignons mais avant tout pour les identifier et les répertorier. Ils organisent régulièrement des sorties en forêt auxquelles on peut se joindre. Ce samedi, nous avons rejoint les membres de la société mycologique migennoise à Villiers-Saint-Benoît en Puisaye. 

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Rappelons quelques bases et petits conseils : 

Un bon chasseur de champignons est équipé de bottes et de vêtements couvrants pour éviter les tiques. Il prend avec lui un panier en osier, car le plastique favorise le pourrissement de la récolte et la création de toxine. Enfin, il garde son couteau à portée de main pour recueillir le champignon en entier on ne coupe pas un champignon, on le cueille avec son pied pour bien l'identifier. Petite astuce, vous pouvez prendre en plus des petites barquettes ou des bouteilles en plastiques coupées en deux pour bien séparer les champignons et ne pas mélanger les comestibles identifiés aux autres. 

Surtout, quand on ne connaît pas ou quand on a un doute on ne mange pas. Avant de cuisiner vos trouvailles prenez-les en photos, celà peut être précieux en cas d'intoxication ! 

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Observer, sentir et goûter

Ce samedi, dans un bois de Villiers-Saint-Benoit ils sont une douzaine à fouiner au pied des arbres et sous les branches. Nous faisons équipe avec Jean-Claude Dumas. Lui a aussi pris un appareil photo, il se charge de faire les clichés des plus beaux spécimens pour l'association. "Il ne faut pas aller trop vite, si vous voulez trouver des choses un peu petites par exemples" explique-t-il. Son premier conseil c'est de bien regarder à ses pieds, l'idéal c'est même de se baisser, d'observer, en résumé : se mettre à hauteur de champignon. 

Le mycene pur : un champignon qui sent … le radis !
Le mycene pur : un champignon qui sent … le radis ! © Radio France - Delphine-Marion Boulle

Effectivement, une fois agenouillé la magie opère et l'on repère un petit champignon un peu blanc, un peu gris au pied d'un arbre. C'est à ce moment là qu'il faut utiliser tous ses sens selon le mycologue_. "C'est un mycène, celui-là c'est le mycène pur, c'est un champignon qui sent la rave, le radis"._ D'autres peuvent sentir " la farine, le suif, le chlore, le souffre" détaille Gérard, un autre participant qui ajoute que d'autres champignons se goûtent comme les russules parfois âcres quand elles sont mauvaises, parfois douces quand elles sont bonnes "sauf une, qu'il faut connaître" ! En résumé : la mycologie fait travailler tous nos sens ! 

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Un livre et un petit kit de chimie à portée de main

Certains champignon font toutefois de la résistance quand il s'agit de les identifier. Notre panier bien rempli on revient à l'entrée du bois voir Gilles Bourotte le président de l'association. Il nous attend avec un livre et ... un petit kit de chimie ! Dans le doute, le mycologue averti peu jouer l'apprenti chimiste pour faire réagir le champignon et ainsi l'identifier. Il est d'ailleurs à pied d'œuvre "je viens de passer un crystal de fer, cela donne une réaction verdâtre, ou une réaction rose selon l'espèce de champignon". En quelques secondes, sur le pied de la russule la réponse apparaît : "voyez, elle rosit très légèrement, puis vert. C'est russula densifolia".

Gilles Bourotte, le président de la société mycologique migennoise identifie les champignons à l'aide de son livre et d'un petit kit de chimie .
Gilles Bourotte, le président de la société mycologique migennoise identifie les champignons à l'aide de son livre et d'un petit kit de chimie . © Radio France - Delphine-Marion Boulle

Le jeu des sept différences avec les amanites 

Gilles Bourotte nous initie aussi au jeu des sept différences avec les amanites épaisse (spissa), rougissante (rubescens) et panthère (panthérina). "L'amanite épaisse est grisâtre, elle a l'anneau strié tout comme l'amanite rougissante qui devient rouge là où les insectes la mangent. La spissa (l'amanite épaisse) a le pied blanchâtre, un peu sale, l'amanite rougissante a un pied avec des formes de zig zag. L'amanite épaisse est comestible sans intérêt, l'amanite rougissante est un bon champignon" détaille le président de la société mycologique migennoise_._ Attention en revanche à ne pas les confondre avec la panthère, très toxique "elle se caractérise par un pied blanc, une volve tronquée c'est à dire une sorte d'œuf dont on aurait coupé la moitié, et des lames blanches et un anneau. Ici l'anneau est floconneux, fragile". Enfin, sur le chapeau de l'amanite panthère les tâches sont blanches, contrairement à l'amanite rougissante où elles sont grisâtres.

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Trois espèces d’amanites : épaisse, rougissante, panthère
Trois espèces d’amanites : épaisse, rougissante, panthère © Radio France - Delphine-Marion Boulle

Plus de 30 000 champignons en France !

Sur la table, il y a plus d'une cinquantaine d'espèces différentes recueillies en un peu plus d'une heure. Mais ce n'est qu'une petite pousse, les champignons sont encore timides dans notre département. On dénombre plus de 30 000 espèces rien qu'en France, " alors vous voyez qu'il y a de la marge, on peut y passer sa vie sans jamais tout connaître" confie Jean-Claude Dumas. C'est un jeu sans fin pour le mycologue, sans faim aussi parce qu'en les connaissant mieux, forcément, on peut en manger beaucoup plus ! 

Le site internet de la société mycologique migennoise 

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