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Sécheresse : "On a besoin d'un plan national de soutien à l'agriculture", réclame la chambre d'agriculture 64

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L'arrivée de la pluie cette semaine ne va pas changer grand-chose, selon la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Plutôt qu'une reconnaissance d'état de catastrophe naturelle, son président demande un plan d'aide national d'urgence.

Épis de mais asséchés et jaunis par la chaleur et le manque d'eau dans un champs de Vendée, le 9 aout 2022. Épis de mais asséchés et jaunis par la chaleur et le manque d'eau dans un champs de Vendée, le 9 aout 2022.
Épis de mais asséchés et jaunis par la chaleur et le manque d'eau dans un champs de Vendée, le 9 aout 2022. © AFP - Mathieu Thomasset / Hans Lucas

La pluie est enfin tombée sur les Pyrénées-Atlantiques dimanche 14 aout. Mais les précipitations attendues ne suffiront pas à effacer la vague de sécheresse qui s'est abattue ces dernières semaines. Vu les dégâts constatés dans les cultures, il faut davantage qu'une reconnaissance d'état de catastrophe naturelle, estime le président de la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Bernard Layre demande un "plan de soutien national à l'agriculture".

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France Bleu : Après cette vague de sécheresse, est-ce que vous allez demander un état de catastrophe naturelle au gouvernement, pour que les agriculteurs soient indemnisés ? 

Bernard Layre : Écoutez, la situation est beaucoup plus grave qu'une situation de catastrophe naturelle ou de calamités agricoles. On est aujourd'hui sur une situation vraiment exceptionnelle où malheureusement, si on veut conserver le potentiel de production pour les années à venir, conserver les agriculteurs, les éleveurs, les céréaliers, on a besoin d'un véritable plan national de soutien à l'agriculture. Parce que malheureusement, moins d'un quart des agriculteurs peuvent aujourd'hui bénéficier de l'irrigation pour irriguer leur fourrage ou leurs cultures. Et donc, les trois quarts sont en situation très difficile et je ne sais pas comment ils vont faire pour pouvoir payer leurs échéances qui vont arriver prochainement.

Mais le fait de demander un état de catastrophe naturelle pourrait permettre aux agriculteurs de percevoir une indemnité et payer leurs charges. 

Aujourd'hui, les régimes d'indemnisation de catastrophes naturelles ou de calamités, ce sont des prises en charge entre 25 et 30 % de situations dramatiques, par exemple quand vous avez des dérochements. Mais la partie sécheresse ne rentre pas dans ces éléments-là. Donc il faut vraiment qu'on ait une dérogation pour accompagner l'agriculture française. Parce que ce n'est pas uniquement l'agriculture du Pays Basque et du Béarn, c'est bien l'agriculture française qui est en danger aujourd'hui et on sera bien loin de l'objectif de souveraineté alimentaire. S'il n'y a pas une prise de conscience collective pour accompagner aujourd'hui, face à l'explosion des charges d'une part, et ensuite face à la baisse des rendements due à la sécheresse, pour accompagner nos agriculteurs et nos agricultrices sur le territoire. 

Quelles cultures sont particulièrement touchées par cette sécheresse ?

Toutes les filières sont touchées aujourd'hui, que ce soit l'élevage ou les céréales, puisque la principale céréale du département, c'est le maïs. Il sera récolté en fin d'année. On voit à cette mi-aout effectivement que la situation est dramatique pour tous ceux qui n'ont pas pu irriguer. Et on espère que ceux qui ont irrigué auront de l'eau jusqu'à la fin.

La pluie qui arrive ne peut pas sauver la saison ?

Aujourd'hui, toutes les plantes ont réalisé la majeure partie de leur cycle. La seule chose que la pluie pourrait amener, c'est de tomber en abondance et de manière régulière, sans que ce soit des orages violents. Ça pourrait être effectivement reverdir un petit peu les fourrages, les prairies, les estives. Mais tout ce qui concerne la partie céréalière, c'est quasi fini. 

Vous disiez que vous alliez prévoir une action. À quoi ça va ressembler et quelle va être la revendication principale ? 

Nous avons prévu de réunir prochainement tous les acteurs économiques du département pour interpeller les pouvoirs publics. Il nous semble important que la chambre d'agriculture soit aujourd'hui le chef d'orchestre pour sensibiliser non seulement au niveau départemental, au niveau régional, mais aussi au niveau national. Et j'espère effectivement que tout le monde prendra conscience que l'agriculture française est vraiment en danger. C'est vraiment une sonnette d'alarme que nous tirons pour que l'on puisse conserver notre potentiel de production pour les années à venir. Et que l'on ait effectivement les hommes et les femmes qui puissent continuer à produire. À partir de 2023.

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