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Retraite dans l'agriculture : le montant de la pension et la transmission au cœur des préoccupations

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Quelles sont les préoccupations des agriculteurs autour de la retraite ? Question posée à Alain Duquesnes, exploitant laitier avec deux associés à Équeurdreville.

À 68 ans, Alain Duquesnes fait "des prolongations"? Pour lui, la retraite et d'abord une question financière mais aussi de transmission de son activité. À 68 ans, Alain Duquesnes fait "des prolongations"? Pour lui, la retraite et d'abord une question financière mais aussi de transmission de son activité.
À 68 ans, Alain Duquesnes fait "des prolongations"? Pour lui, la retraite et d'abord une question financière mais aussi de transmission de son activité. © Radio France - Sarah Saltiel-Ragot

Le projet de loi de réforme des retraites arrive devant l'assemblée nationale ce lundi 6 février, à la veille d'une nouvelle journée nationale de mobilisation contre ce texte. Si l'âge de départ repoussé à 64 ans cristallise une grande partie des critiques, pour certaines professions, le problème de la retraite se pose différemment. C'est notamment le cas dans l'agriculture.

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Des pensions souvent inférieures à 1.000€

"Si j'avais pris ma retraite l'année dernière ou il y a deux ans, ma pension aurait été sûrement de 950 ou 980€ par mois," analyse Alain Duquesnes, co-gérant d'une exploitation laitière à Équeurdreville. À 68 ans, il est toujours en activité dans l'espoir notamment d'avoir une pension un peu plus élevée. Avec des revenus souvent durement touchés par les différentes crises dans l'agriculture comme celle de la vache folle ou la crise financière de 2008, les retraites des agriculteurs en patissent et pour beaucoup n'atteignent pas les 1.000€ par mois.  Alors quand le gouvernement annonce une pension minimale à 1.200€, "on prend" répond l'éleveur.

Autre mesure qui devrait donner un coup de pouce aux pensions des agriculteurs : leur retraite sera calculée à partir de 2026 sur les 25 meilleures années de leur vie professionnelle pour les non-salariés et non plus sur l'ensemble de leur carrière. La loi a définitivement été votée le 1er février 2023.

Ne pas oublier la pénibilité

Les syndicats agricoles sont divisés sur la réforme des retraites. La confédération paysanne et le Modef appellent à la mobilisation, la FNSEA n'y est pas frontalement opposée mais émet des réserves sur certains points, notamment sur la pénibilité. C'est le cas également d'Alain Duquesnes qui souligne que si lui est en bonne santé pour continuer, ce n'est pas le cas de tous dans la profession. "C'est un travail qui peut être parfois harassant avec des longues journées," explique l'éleveur, "souvent, on commence à travailler très jeunes, donc tout ça mis bout à bout, parfois, il y en à 60-65 ans qui sont contents de cesser leur activité."

Pour Alain Duquesnes, il faudra donc que le texte de réforme prenne en compte la pénibilité du travail en fonction de chacun et qu'il n'oublie pas les femmes dont les carrières professionnelles ont souvent été interrompues par les congés maternité. "Il faut trouver un système de calcul qui soit juste," conclut l'agriculteur.

Pouvoir transmettre son activité avant de partir en retraite

L'autre enjeu majeur pour les agriculteurs, c'est la transmission leur activité. Comment partir en retraite quand il n'y a personne pour reprendre l'exploitation ou la part d'activité dans l'entreprise ? C'est le cas de figure auquel est confronté Alain Duquesnes. Sur trois associés dans son exploitation laitière, deux dont lui, doivent partir à la retraite prochainement et personne à ce jour pour les remplacer. "On a des difficultés à trouver les personnes qui ont les compétences," constate-t-il, "aujourd'hui, sur une entreprise de l'importance de l'exploitation actuelle, il faut un minimum de formation. Le premier venu ne va pas forcément faire l'affaire."

En Normandie, 28% des agriculteurs ont plus de 55 ans. Autant de repreneurs à trouver dans les prochaines années avant de pourvoir passer à la retraite.

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