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Puy-de-Dôme : les agriculteurs déversent leur colère devant les sous-préfectures

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C'était le cas ce mardi soir à Thiers, où une cinquantaine d'agriculteurs ont déversé dans le calme du fumier, de la laine et de la paille devant la sous-préfecture. Ils réclament le juste prix de leur travail et dénoncent une loi Egalim inefficace.

Actions nocturnes des agriculteurs devant les sous-préfectures du Puy-de-Dôme Actions nocturnes des agriculteurs devant les sous-préfectures du Puy-de-Dôme
Actions nocturnes des agriculteurs devant les sous-préfectures du Puy-de-Dôme © Radio France - Eric Le Bihan

Le plan d'urgence de 60 millions d'euros annoncé le week-end dernier en Creuse par Jean Castex pour les éleveurs les plus en difficulté (ceux qui ont gagné moins de 11.000 euros en 2020) n'a pas vraiment calmé les tensions et la colère. D'autant que, parallèlement à cette aide, le Premier ministre les a incités à poursuivre leur restructuration. Pas vraiment le sujet du moment, selon eux.

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Il faut dire que la situation est critique pour certains qui ont perdu encore 20% de leurs revenus en 2020 par rapport aux années précédentes, notamment à cause de la crise sanitaire, mais pas que... Les agriculteurs pointent toujours un problème de rémunération par rapport à leur coût de production, malgré la fameuse loi Egalim, qu'ils jugent inefficace. 

Les organisations syndicales FNSEA et JA ont donc appelé ce mardi soir à la mobilisation des éleveurs du Massif central. Des actions nocturnes "pour ne pas gêner le quotidien des citoyens". Objectif du soir : aller déverser leur colère aux entrées des préfectures et sous-préfectures. Celles d'Ambert, Issoire, Riom et Thiers dans le Puy-de-Dôme. Celle d'Aurillac, Mauriac et Saint-Flour dans le Cantal. Dans l'Allier, ce sera ce mercredi à partir de 14 heures à Moulins.

A Thiers, trois cortèges de paysans ont convergé vers le centre-ville. Le parking de la salle Espace située en contre-bas de la sous-préfecture a servi de lieu de stationnement à une petite vingtaine de tracteurs, certains flanqués de remorques pleines. Après un point cordial avec les gendarmes sur le déroulement de la soirée, puis une pause casse-croûte en circuit (très) court, le bruyant convoi a pris la direction de la rue de la sous-préfecture où du fumier, de la laine, de la paille et du bois ont été déversés. Ce qui n'a pas empêché le sous-préfet de Thiers, Etienne Kalalo, de recevoir une délégation.

A la tête de cette dernière, la présidente de la FNSEA du Puy-de-Dôme, Sabine Tholoniat, fatiguée mais plus que jamais mobilisée. "Il est essentiel qu'on arrive à se faire entendre dans cette période de négociations des prix agricoles et des négociations PAC. L'idée, c'est de rester dans le calme, on ne vient pas tout casser, mais le seul moyen qu'on a de se faire entendre aujourd'hui, c'est celui-là. On est en colère mais aussi fatigués de toujours sortir. On a du travail sur nos exploitations et pour qu'elles tournent, il faut qu'on soit présent. Malgré tout ça, il faut arriver à trouver des moments pour se mobiliser. C'est aussi pour cela qu'on le fait en période de couvre-feu parce qu'on n'a pas à embêter toujours les concitoyens et on préfère le faire sur cette période-là."

Pneus, rats taupiers

Dans les autres sous-préfectures du Puy-de-Dôme, la mobilisation a été forte. C'est le cas à Issoire où une grosse centaine d'agriculteurs se sont mobilisés. Outre du fumier et de laine, des pneumatiques ont été déversés et des rats taupiers balancés par dessus les grilles de la sous-préfecture. A Riom, entre 50 et 60 tracteurs ont investi les boulevards avant de tapisser la rue et les grilles préfectorales de laine. Enfin, ça sentait également le fumier à Ambert.

Invité de la matinale de France Bleu Pays d'Auvergne ce mardi, le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, Julien Denormandie, est revenu sur tous les dossiers chauds qui agitent et inquiètent le monde paysan.   

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