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Maen Roch : devant l'usine du groupe Savencia, le combat des producteurs laitiers bretons et normands

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Plus de 200 producteurs laitiers se sont rassemblés jeudi 8 février 2024 devant l'usine Armor Protéines, dépendant du groupe Savencia, à Maen Roch (Ille-et-Vilaine). Ces éleveurs, adhérents de Ouest'Lait, veulent garder leur contrat avec le géant normand de l'agroalimentaire qui collecte leur lait.

Un pique-nique sous la pluie mais avec des galettes-saucisses lors du rassemblement des producteurs laitiers bretons et normands Un pique-nique sous la pluie mais avec des galettes-saucisses lors du rassemblement des producteurs laitiers bretons et normands
Un pique-nique sous la pluie mais avec des galettes-saucisses lors du rassemblement des producteurs laitiers bretons et normands © Radio France - Loïck Guellec

Les producteurs laitiers ont été fortement mobilisés ce jeudi 8 février, à l'heure de midi, devant l'usine Armor Protéines, dépendant du groupe Savencia, située à Maen Roch (ex Saint-Brice-en-Cogles) près de Fougères. Plus de 200 éleveurs, venus d'Ille-et-Vilaine et de la Manche, se sont rassemblés devant le site qui collecte leur lait. Ces adhérents de Ouest'Lait, une organisation de producteurs qui regroupe 500 agriculteurs de l'Ouest, veulent garder leur contrat. Le géant normand de l'agroalimentaire, qui collecte leur lait, veut y mettre fin le 8 mars prochain.

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Avenir incertain

À leur tête, Landry Rivière, le président de Ouest'Lait. "Savencia veut diviser pour mieux régner", estime le responsable, lui-même éleveur à Carnet dans la Manche, "pour l'industriel, ça passe soit par la démission des producteurs de Ouest-Lait pour avoir une relation individuelle avec eux ou alors, comme avec d'autres organisations de producteurs, la non-négociation du prix et un non-respect de la loi Egalim".

À partir du 8 mars, que vont devenir les collectes si la rupture est confirmée ? "On met tout en œuvre pour qu'il y ait une solution et que les producteurs aient des perspectives", promet Landry Rivière. Actuellement, le litre de lait est vendu aux producteurs de Ouest'Lait à 42 centimes au-dessous du prix de revient.

Inquiétudes

Beaucoup d'éleveurs ne cachent pas leurs craintes à un mois de l'échéance. "On est très inquiet, c'est l'incertitude complète", témoigne Jonathan, producteur âgé de 23 ans installé à Mellé (Ille-et-Vilaine), à la tête de 80 vaches laitières et dont Armor Protéines collecte 700.000 litres par an. "Je pense qu'il y a moyen de discuter et de trouver une solution". Mais pour Aurélien, qui possède une centaine de vaches laitières à Bazouges-la-Pérouse (Ille-et-Vilaine) "on ne sait pas qui va ramasser notre lait après le 8 mars, c'est pour ça qu'on est venu ce midi, pour essayer d'avoir des réponses".

"La communication est rompue"

C'est sûr que qu'il y aura bien une usine pour collecter le lait après le 8 mars, se rassurent comme ils peuvent les producteurs. Mais pour l'instant, les négociations avec la direction de Condé-sur-Vire (Manche) sont au point mort. "La communication avec Savencia est rompue et c'est un bras de fer", déplore Rachel, membre du conseil d'administration de Ouest'Lait et productrice à Bacilly, près d'Avranches (Manche), "on cherche à renouer le dialogue, mais il campe sur leurs positions et veulent abattre notre organisation de producteurs".

Une délégation a été reçue par la directrice de l'usine, mais la discussion a tourné court. Les producteurs laitiers sont repartis en fin d'après-midi sans réponse, mais ils sont plus unis que jamais.

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