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Les salariés de la sucrerie de Bourdon font bloc face au plan social

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Les salariés se sont réunis autour d'un barbecue, samedi, devant la sucrerie de Bourdon. Face à un plan social qui va mettre 96 salariés au chômage, montrer de la détermination et maintenir haut le moral des troupes.

Les salariés se sont réunis autour d'un barbecue. Les salariés se sont réunis autour d'un barbecue.
Les salariés se sont réunis autour d'un barbecue. © Radio France - Léo Corcos

"Ce n'est pas un banquet d'adieu", jure Olivier, le délégué du personnel. Une bonne partie des  96 salariés concernés par ce plan social (PSE) était présente, samedi. Derrière les sourires et la joie de se retrouver, un certain fatalisme règne, alors que la campagne de traitement des betteraves commencera mardi. "C'est très compliqué de faire une campagne dans ces conditions. Les gens sont démotivés, en colère. C'est un climat social que je ne souhaite à personne. On a même un psychiatre sur le site !", témoigne Olivier.

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Un barbecue pour se réunir.
Un barbecue pour se réunir. © Radio France - Léo Corcos

Offre de reprise par les salariés rejetée

Les salariés avaient proposé une offre de reprise, en se réunissant en SCOP (société coopérative), mais Cristal Union a rejeté ce projet. Désormais, les salariés cherchent à obtenir un maximum de ce PSE, mais le gouffre entre ce que propose Cristal Union et les demandes des salariés est important. "Nous voulons 150 000 euros de primes supra-légales (une indemnité supérieure à ce qui est exigé par la loi en cas de licenciement), et 90 000 euros d'indemnité transactionnelle, c'est-à-dire de l'argent en échange de ne pas les attaquer en justice. Pour l'instant, tout compris, Cristal Union a proposé 10 000 euros... Il y a une marge de progression", explique Brice Laurier, le secrétaire CGT du comité d'entreprise de la sucrerie, en riant jaune.

"Ce que propose Cristal Union, c'est juste la convention collective, soit le minimum légal. Autant aller aux prud'hommes, on gagnera plus ! Il y a beaucoup de salariés qui sont prêts à traîner Cristal Union en justice pour licenciement économique abusif" - Olivier, délégué du personnel de la sucrerie de Bourdon

Les banderoles à l'entrée de l'usine.
Les banderoles à l'entrée de l'usine. © Radio France - Léo Corcos

Au-delà de Cristal Union, les salariés reprochent aux betteraviers, leurs alter egos (les sucriers extraient le sucre de la betterave cultivée par les betteraviers), leur manque de soutien dans leur combat. "Ils ont cédé l'usine à Cristal Union en se disant qu'ils étaient assurés financièrement de vendre de la betterave, sans avoir l'usine à gérer. Manque de pot, au premier moment un peu noir, Cristal Union a fermé le site. Ils auraient pu faire comme à l'époque : se reformer en coopérative, reprendre le site, replanter de la betterave et produire le sucre. Là, les betteraviers se retrouvent donc avec 5000 m² de champs mais pas de betterave à planter.", déplore Olivier. "Peut-être que les actions de Cristal Union vont les inciter à se joindre à nous", espère Brice Laurier.

"La betterave en Limagne, c'est une culture qui avait 200 ans, et à un certain pourcentage, c'est fini" - Olivier, délégué du personnel de la sucrerie de Bourdon

Les salariés regardent aussi vers le futur, même si ce futur est totalement influencé par le contenu du PSE. "Je sais que je perds mon métier. Il n'y a pas d'autre sucrerie en Auvergne, je ne peux donc pas continuer ce métier. Mais pour changer de métier, il faut faire une formation, et si on veut la faire, il nous faut de l'argent, derrière, pour payer nos factures et autres frais, tant qu'on ne travaille pas. C'est pour ça que ce PSE est important", conclut Olivier.

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