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Maltraitance animale : le rapport qui accable l'abattoir de Rethel

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Après la dénonciation d'actes de cruauté par l'association L214, le ministère de l'Agriculture a ordonné l'inspection de tous les abattoirs français. Les services de l'Etat ont pointé des non-conformités majeures à l'abattoir de Rethel.

Abattoir
Abattoir © Maxppp - LP/Jean Nicholas Guillo (PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

Après les dénonciations de maltraitance par l'association de protection animale L214 dans les abattoirs de Pézenas, de Mauléon et d'Alès, le ministère de l'agriculture a ordonné l'inspection de tous les abattoirs français. Les résultats ont été rendus publics cet été. Si les rapports concernant les abattoirs de Châlons-en-Champagne et de Charleville-Mézières sont globalement positifs, le constat est accablant pour l'établissement de Rethel (Ardennes), géré par la SOBEVIR.

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Sur les 95 points contrôlés par la Direction de la Protection des Populations des Ardennes, seuls 21 y sont jugés conformes à la réglementation. 60 autres sont considérés comme des manquements majeurs ou de moyenne importance (consultez le document en intégralité ci-dessous).

Un porc soulevé par la queue, du personnel non formé, des locaux inadaptés...

Les inspecteurs pointent une "ventilation insuffisante", des "locaux inadaptés", Des cases sont si remplies que les animaux n'ont pas la place de s'y coucher. Au moment de la visite des services de l'Etat, certains abreuvoirs sont "très sales", des veaux sont privés d'eau, des pinces d'étourdissement sont insuffisamment nettoyées. Plusieurs opérateurs sont chargés de tuer des bêtes alors qu'ils ne disposent pas des autorisations nécessaires et n'ont reçu aucune formation à la protection animale.

Pendant le contrôle, les agents du service vétérinaire sont même les témoins de manipulations interdites. Pour être conduits à l'abattage, des moutons sont tirés par la laine ou par la patte, un porc est soulevé par la queue, d'autres reçoivent des coups de pied. À plusieurs reprises, les inspecteurs voient les salariés crier, des ovins reprendre connaissance après la saignée sans que personne ne reste à côté pour intervenir, des porcs courir dans l'abattoir après un étourdissement électrique râté, des veaux se piétiner dans les couloirs conduisant à l'abattage.

On s'étonne de voir ce type de dysfonctionnements alors que nous sommes sur des visites prévues et que les services vétérinaires sont là en permanence. Mais ça ne nous surprend pas vraiment", s'indigne Brigitte Gothière, porte-parole de l'association de protection animale L214.

400 000 euros de mise aux normes

Le gérant de l'abattoir de Rethel n'a pas souhaité répondre à nos questions. "La presse ne devrait pas en parler", indique la direction. Impossible donc de savoir si des mesures ont été prises dans l'établissement depuis cette inspection du printemps dernier. Le propriétaire actuel souhaite cesser son activité. Avec l'appui de la Chambre d'agriculture des Ardennes, des utilisateurs sont en train de constituer une société pour reprendre l'entreprise. Les études chiffrent à 400 000 euros le montant de la mise aux normes.

Le préfet des Ardennes est prêt à accorder un délai pour la réalisation des travaux. "Je peux comprendre qu'un éventuel repreneur ne soit pas en capacité de tout assumer immédiatement et j'ai donc demandé aux services de l'Etat de hiérarchiser ces travaux", annonce Pascal Joly. Mais le préfet insiste : "Ces travaux sont indispensables".

La tolérance préfectorale ne convient pas à l'association L214 ni à sa porte-parole Brigitte Gothière : "Un abattoir qui n'est pas aux normes ne devrait pas fonctionner. Si dans votre voiture, vous n'avez pas de freins, on ne vous laisse pas rouler".

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