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Le bien-être animal au cœur du procès de L214 face aux éleveurs finistériens

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Le procès impliquant l’association L214 et son responsable des enquêtes Sébastien Arsac, a eu lieu vendredi 1er avril au tribunal correctionnel de Brest. L'audience a notamment donné lieu à un questionnement sur le bien-être animal au sein des élevages intensifs.

Les vidéos ont été tournées dans trois élevages intensifs de veaux et au centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage, filiale de Laïta, situés à Ploudaniel dans le Finistère Les vidéos ont été tournées dans trois élevages intensifs de veaux et au centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage, filiale de Laïta, situés à Ploudaniel dans le Finistère
Les vidéos ont été tournées dans trois élevages intensifs de veaux et au centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage, filiale de Laïta, situés à Ploudaniel dans le Finistère © Radio France - L214

Face à Sébastien Arsac se trouvaient les gérants de trois élevages de la filière laitière ainsi que le directeur de la société Ouest Elevage avec laquelle ils travaillaient. Si l’audience a permis d’examiner précisément les faits pour lesquels les différentes parties étaient jugées, elle a surtout donné lieu à un questionnement sur le bien-être animal au sein des élevages intensifs. 

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La procureure l’a bien rappelé lors son réquisitoire, il était difficile en jugeant cette affaire de ne pas évoquer au sens large le débat de société sur le bien-être animal. Et c’est précisément le rôle que se donne l’association L214 en soulevant les problèmes que génère l’élevage intensif pour faire changer les mentalités et la loi. 

C’est d’ailleurs suite à une à une action de de l’association que l’affaire a démarré en octobre 2019. L214 avait alors diffusé des vidéos pointant du doigt les pratiques d’élevage industriel du veau laitier, dans trois élevages du Finistère et du centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage, filiale de Laïta (groupe Even), situé sur la commune de Ploudaniel.
Sur les images on pouvait voir des box où se situait les veaux en mauvais état**, des faits de violence** sur certains veaux, et des conditions de détention parfois précaires. 

Un système intensif remis en cause

Hier les gérants des élevages incriminés par les vidéos se sont succédés à la barre pour contester et nuancer les faits qui leur étaient reprochés sur la base de ces vidéos de L214. Mais ils ont aussi tour à tour expliqué leurs conditions de travail. Et il était possible de percevoir au travers de leur témoignage, qu’ils étaient eux-mêmes victimes d’un système d’élevage intensif, où la logique de rentabilité et les coûts de production contraignent les éleveurs à un rendement élevé. 

Un couple d'exploitant accusé s'est même reconverti, expliquant « être dégoutés par le lynchage médiatique » qu’ils avaient subi suite à ces vidéos. Les représentants de L214 ont d’ailleurs expliqué qu’ils dénonçaient les méthodes d’un système plus que les gérant des élevages eux-mêmes. Le grossiste Ouest Elevage par l’intermédiaire de son président et l’un de ses employés se sont eux aussi présentés à la barre pour répondre à des accusations d’euthanasie arbitraire et de maltraitance animale qui se seraient déroulées au centre de tri de la société à Ploudaniel.
Leur audition a révélé qu’il y avait des manquements dans la formation des éleveurs au bien-être animal, et que la logique de viabilité économique pouvait conduire à ces dérives.

Des preuves obtenues de manière illégale

Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de l’association de défense animale a dû s’expliquer sur le procédé utilisé pour tourner ces vidéos. Poursuivi pour violation de de domicile et atteinte à l’intimité de la vie privée, le co-fondateur de L214 à nié s’être introduit chez les éleveurs en expliquant qu’il avait simplement accompagné les lanceurs d’alerte sur les lieux pour s’assurer de l’authenticité des vidéos tournées. 

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Sébastien Arsac comparaissait devant la justice puisqu’il avait déjà été accusé pour des faits similaires. La procureure à requis 50 000 € d’amende à l’encontre du groupe Ouest Elevage, et des peines allant de 2 000 à 20 000 € d’amende pour les autres éleveurs. Sébastien Arsac encourt lui 3 000 € d’amende et L214, 10 000€.
Le jugement a été mis en délibéré et le verdict de cette affaire sera rendu le 3 juin prochain. 

Le centre de tri de Ouest Elevage, filiale de la laiterie Laïta, se trouve à Lesgall sur la commune de Ploudaniel dans le Finistère.
Les élevages, sous contrat d’intégration avec Ouest Élevage, se trouvent respectivement sur les communes de Poullaouen, Plougourvest et Saint-Vougay, toutes trois situées dans le Finistère.

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