La ministre de la Mer en visite surprise sur la Côte d'Opale pour rencontrer les pêcheurs en colère

La visite a été annoncée à l'aube ce dimanche matin. Pour soutenir les pêcheurs Français et notamment ceux de Boulogne-sur-Mer (premier port de pêche français), la ministre de la Mer a convié une quarantaine d'acteurs de la filière pêche à Audinghen, dans les locaux du Cross Gris-Nez (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer) qui est compétent sur la Manche. 

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Une cinquantaine de licences manquantes sur la Côte d'Opale

Annick Girardin est arrivée au Cross vers 10 heures pour une réunion qui porte sur les licences de pêche. Depuis la mise en place du Brexit, la France n'arrive pas à obtenir pour tous ses pêcheurs le droit de travailler dans les eaux anglaises qui sont plus poissonneuses.

En cause, le traitement des dossiers de la part des autorités britanniques qui demandent aux pêcheurs français de prouver qu'ils ont bien travaillé dans les eaux britanniques ces dernières années pour délivrer les licences. La ministre a souligné que "l'interprétation que font les Anglais de nos dossiers est inadmissible et ne répond pas à la bonne volonté de la France et des professionnels du secteur".

Fin des négociations en décembre ?

Selon les professionnels de la filière, 220 licences ont été accordées par le gouvernement britannique mais 150 sont manquantes dont une cinquantaine chez les pêcheurs de Boulogne et Etaples. "Le front français est uni, dit Annick Girardin. La Commission européenne est alignée, nous ne lâcherons rien."

Annick Girardin a aussi esquissé une date limite pour les négociations avec le Royaume-Uni, d'ici la fin de l'année : "On [Avec le Président de la République] a décidé maintenant que décembre serait la dernière limite de négociation, ou du moins d'échanges [menés par la Commission européenne]."

Des mots qui ont été salués par le président du comité régional des pêches, Olivier Leprêtre, présent aux côtés de la ministre à Audinghen. "Madame la ministre a remis l'église au milieu du village", s'est-il félicité avant d'ajouter que selon lui

Il faut des sanctions contre les Anglais et il y en aura, de la part de la profession. Les pêcheurs vont bouger, je crois qu'ils ont été suffisamment patients, ça fait 11 mois...

Quel plan de sortie de flotte? 

Jeudi, la ministre de la Mer avait annoncé un plan de sortie de crise lors des assises de la mer à Saint-Paul-de-Léon en Bretagne. Une enveloppe de 40 à 60 millions d'euros pour les patrons qui souhaiteraient arrêter. Un plan qui avait provoqué beaucoup d'inquiétude et de colère à Boulogne.