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Grippe aviaire dans les Landes: l'ANSES préconise de réduire les densités d'élevage en Chalosse

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La France compte à ce jour 348 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène. Dont 272 dans les Landes. Plus d'1,116 millions de volailles ont été abattues dans le Sud-ouest. C'est le troisième épisode aviaire en cinq ans. L'ANSES préconise la claustration et la réduction des volumes.

Photo d'illustration Photo d'illustration
Photo d'illustration © Maxppp - Collection Watier

Gilles Salvat est le directeur général délégué à la recherche et directeur de la santé animale et du bien-être des animaux à l’Anses. Il explique à France bleu Gascogne les recommandations de l'agence sanitaire.

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France Bleu Gascogne : Avec ces trois épisodes d’influenza aviaire dans les Landes en cinq ans, quelle leçon l’Anses a-t-elle tirée et que recommande-t-elle ?

Gilles Salvat: Les premières leçons qu’on avait tirées dès 2017 étaient que, pendant cette période que l’on qualifie à haut risque entre le 15 novembre et fin décembre, il serait souhaitable de ne pas avoir d’élevages de canards sur parcours à l’extérieur ; de façon à préserver les animaux domestiques de ces contacts avec une faune sauvage qui peut être contaminée. Cette année, on a de nouveau une vague de mortalité dans la faune sauvage et donc on a effectivement un épisode qui est lié au fait que, pendant cette période à haut risque, contrairement aux recommandations qu’on avait portées dès 2017, des animaux étaient élevés en extérieur .

Donc première recommandation, il faut rentrer ses animaux ?

Alors ça c’est la première recommandation pour éviter l’introduction du virus influenza dans les élevages. La deuxième recommandation, pour éviter la propagation du virus, c’est de limiter les densités de canards dans cette région. Parce qu’à partir du moment où le virus est présent dans un élevage, on va avoir une propagation un petit peu en tache d’huile de cette contamination.

Mais diminuer les densités, est-ce que c'est par rapport au nombre de canards ou par rapport au nombre d’élevages ?

Je dirais les deux. Alors d’abord diminuer les densités de canards. Parce que quand on doit pendant une période de l’année élever les animaux en claustration, il faut évidemment diminuer la densité de canards. On ne peut pas mettre dans un bâtiment la même densité de canards qu’à l’extérieur et ça les éleveurs le savent bien.

Ensuite diminuer la densité d’élevage très certainement puisque la proximité très étroite de ces élevages en Chalosse, le fait que sur des petites routes, on puisse avoir, de part et d’autre de la route ou du même côté, des élevages à quelques centaines de mètres les uns des autres favorise la diffusion du virus. Dans cet environnement, le virus va trouver beaucoup de canards pour se multiplier.

Est-ce qu’on a tiré les leçons des crises précédentes ?

Alors je ne dirais pas qu’on n’a pas complètement tiré les leçons. Un certain nombre d’éleveurs ont fait des investissements pour pouvoir avoir des bâtiments pour accueillir les animaux en claustration pendant ces périodes à risque. Pour autant, malheureusement, ils n’ont pas été protégés parce que le virus a été introduit dans la région.

Ensuite il y a eu une réorganisation des circuits. Il y a eu une certaine relocalisation et des circuits plus courts entre les prêt-à-gaver et les salles de gavage.

Malgré tout , on est sur la notion de maillon faible. Si presque tout le monde a ses canards en claustration et que quelques uns ont des canards dehors, les oiseaux sauvages vont se poser là où il y a des canards. Donc il y aura une contamination par la faune sauvage. Ensuite si on continue à avoir des densités d’élevage de cet ordre là, on va avoir inévitablement une propagation entre élevages du fait de la proximité de ces élevages ; en particulier quand on a comme cette année et comme en 2017 un virus extrêmement contagieux

Comment fait-on pour diminuer les densités ?

Je ne saurais vous répondre car je ne suis pas un professionnel de la filière. Il y a probablement des organisations à revoir, des organisations de la production à revoir. Cette réorganisation de la production, on ne peut pas la faire à chaud. Par contre il faudra faire un retour d’expérience sur cette nouvelle crise avec le ministère de l’agriculture, avec tout ce que les scientifiques peuvent apporter de savoir et de savoir-faire, avec les professionnels pour voir comment organiser la production pour éviter que les quelques cas qu’on aura potentiellement avec des oiseaux sauvages ne se transforment en 300 ou 500 cas. C’est un travail sur du long terme.

Si possible avant l’hiver prochain !

Si possible avant l’hiver prochain mais je ne suis pas sûr qu’on y arrivera. Quand on doit réaménager profondément toutes les méthodes de production ou les régions dans lesquelles on produit, évidemment ça peut prendre un peu plus de temps

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