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Finistère : des producteurs de lait manifestent devant l'entreprise agroalimentaire Sill

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Une trentaine d'éleveurs ont protesté devant les locaux de la Sill lundi matin à Plouvien (Finistère). Ils demandent une relation plus équitable avec l'entreprise, qui décide du prix du lait faute d'accord conclu avec les organisations de producteurs. Les négociations traînent depuis deux ans.

Les agriculteurs ont interpellé les dirigeants de la Sill, dont le PDG Gilles Falc'hun qui leur a répondu. Les agriculteurs ont interpellé les dirigeants de la Sill, dont le PDG Gilles Falc'hun qui leur a répondu.
Les agriculteurs ont interpellé les dirigeants de la Sill, dont le PDG Gilles Falc'hun qui leur a répondu. © Radio France - Nicolas Olivier

Puisque l'entreprise agroalimentaire Sill recrute, ils ont symboliquement déposé leur CV. Des producteurs de lait en colère se sont rassemblés lundi 21 décembre sur le site de Plouvien à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Finistère. "Peut-être que si on postule pour travailler officiellement pour eux, on aura une meilleure reconnaissance et une meilleure rémunération", explique Adrien Perrot, secrétaire général des JA 29 et éleveur depuis trois ans à Milizac. 

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Variable d'ajustement

En Bretagne, ils sont 550 à fournir toute leur production de lait à l'entreprise agro-alimentaire. Aucun contrat écrit n'encadre cette relation, contrairement aux dispositions de la loi Egalim, promulguée en 2018. Le prix d'achat et les allocations de volumes sont donc imposés par la laiterie. "On n'est pas considérés, on est toujours la variable d'ajustement, ça ne peut plus durer", s'indigne Rozenn Cueff, exploitante à Milizac et membre de la FDSEA. Les négociations entre l'industriel et les organisations de producteurs sont dans l'impasse.

La Sill achète les 1.000 litres de lait au prix de 325 euros, les producteurs demandent 365 euros pour rentrer dans leurs frais. "Effectivement il n'est pas très élevé, mais on n'est pas pire que les autres", a assuré face aux agriculteurs le PDG de Sill Entreprises, Gilles Falc'hun. "Certes c'est compliqué mais on fait des efforts. Il y a un élément conjoncturel, comme tout le monde, c'est le Covid qui a plombé les comptes."

La Covid-19, raison valable ou excuse ?

Un argument qui ne convainc pas Rémy Rolland, installé à Tréglonou : "Là c'est le Covid, l'an dernier c'était la tour de séchage qui a brûlé... Y'a toujours une excuse pour pas payer plus cher. Le prix n'augmente jamais. Quand le prix du beurre a flambé il y a un ou deux ans, nous on n'en a pas vu la couleur."

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Les dirigeants de Sill ont expliqué aux exploitants que la laiterie a perdu de l'argent en 2020, et que ce sont les autres activités du groupe qui ont permis de sauver l'année. Le patron s'est dit confiant dans la possibilité de parvenir à un accord avec les organisations de producteurs "courant janvier. On avance, on est en bonne voie." 

En attendant, "la situation des exploitations laitières finistériennes ne cesse de se dégrader" d'après les syndicats. De nombreux départs en retraite sont prévus dans les prochaines années. Sill reconnaît perdre 5% de ses producteurs chaque année, soit une trentaine d'exploitants.

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