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En Lorraine, les ventes de produits bio sont en déclin

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Le bio serait-il sur le déclin ? Après plusieurs années de croissance, les ventes de produits bio ont chuté en France. La Lorraine ne fait pas exception, certains professionnels ont vu leurs ventes s'effondrer de 20 % sur un an.

Entre janvier et septembre 2022, les ventes de produits bio ont baissé de 6,3% en France, selon la FNAB (photo d'illustration) Entre janvier et septembre 2022, les ventes de produits bio ont baissé de 6,3% en France, selon la FNAB (photo d'illustration)
Entre janvier et septembre 2022, les ventes de produits bio ont baissé de 6,3% en France, selon la FNAB (photo d'illustration) © Maxppp - Michael Desprez

Le bio se relèvera-t-il de la crise de l'inflation ? Après plusieurs années de croissance, le secteur accuse le coup. Avec la hausse des prix, la filière enregistre un tassement. Entre janvier et septembre 2022, les ventes de produits bio ont chuté de 6,3% en France, selon la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB).

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"C'est une disparition des clients"

La baisse est encore plus marquée chez les magasins spécialisés (Biocoop, La Vie claire, Bio c'bon), en recul de 16%, selon NielsenIQ. Les grandes surfaces classiques tiennent un peu mieux le choc, avec une baisse des ventes de 5,3%.

"Depuis trois ans, c'est une disparition des clients, reconnaît Didier Fririon, gérant de la Biocoop d'Essey-lès-Nancy. Actuellement, c'est une période vraiment critique". Les ventes du magasin ont même dégringolé de 20 % sur un an. "C'est énorme ! On est obligés de supprimer des emplois, cela nous inquiète, on ne sait pas où on va", s'alarme-t-il.

La flambée des prix des produits bio

Avec la baisse du pouvoir d'achat, les consommateurs se montrent prudents. Au moment de faire les courses, ils font plus attention à leurs dépenses et le bio en fait les frais. "De manière générale, la consommation alimentaire a chuté et le bio n'échappe pas à la règle, regrette Éric Boon, vice-président de Bio Grand Est et agriculteur dans les Vosges. Avec l'inflation, les gens veulent consommer moins et sont moins dépensiers".

Il faut dire que la hausse des prix est importante. Sur un an, les produits bio ont connu une inflation de 10,88%. Mais Éric Boon insiste : acheter bio reste parfois plus avantageux. "On dit souvent que le bio est beaucoup trop cher. Sur la viande, c'est vrai, on est nettement plus chers mais sur les légumes par exemple, le bio est souvent moins cher", assure-t-il.

Trop de labels sur la marché ?

Plus que l'inflation, le gérant de la Biocoop d'Essey-lès-Nancy accuse les labels d'être responsables du déclin des ventes de produits bio. "Il y trop de labels sur la marché qui se prétendent écolos mais qui ne sont, en réalité, pas bio. Cela trompe le consommateur qui ne voit plus l'intérêt d'aller jusque dans une épicerie bio pour acheter des produits", assure Didier Fririon.

Entre les labels Haute Valeur Environnementale (HVE), Ecocert et Bleu, Blanc, Cœur, les clients s'y perdent un peu. "Il y a trop de choses, c'est difficile de s'y retrouver", confirme Christine, une cliente du magasin. "On ne sait pas forcément ce qui est bien ou moins bien, c'est mal expliqué", ajoute Isabelle, une autre cliente. Avec la baisse du nombre de clients, plus de 200 magasins bio ont fermé leurs portes en 2022.

Si le secteur suscite moins d'engouement, le vice-président de Bio Grand Est n'en démord pas : les ventes finiront par repartir. "Il faut arrêter de croire que le bio est terminé, c'est juste un petit creux, insiste Éric Boon. Il faut préserver le bio, c'est notre avenir". Les professionnels du secteur espèrent une reprise des ventes en 2024.

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