En Corrèze, la Confédération paysanne organise son Salon de l'agriculture à la ferme

Tout le pays a les yeux tournés vers la soixantième édition du Salon International de l'agriculture qui se tient depuis samedi à Paris. Après les annonces du Président de la République le jour de l'ouverture, plusieurs opposants sont allés à la rencontre des agriculteurs ce week-end. Pour la quatrième année consécutive, la Confédération paysanne de Corrèze a profité de cette lumière mise sur l'agriculture pour organiser son Salon à la ferme Alternatif. Une manière pour de poursuivre les actions menées ces dernières semaines. Trois exploitations ont ouvert leurs portes au public ce week-end pour défendre un modèle agricole à taille humaine.

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Plus de "marge de manœuvre" grâce à la vente directe

C'est de cas de Joris Mertens, installé depuis 2017 à Saint-Mexant, près de Tulle en Corrèze. Avec son associé, il est à  à la tête d'une exploitation de vaches laitières, le Gaec des Prés Verts. Les 35 vaches du troupeau produisent environ 210 000 litres de lait par an. Une production bio dont un tiers est utilisé directement pour faire des fromages. Une partie est vendue dans la boutique de l'exploitation les mercredis, vendredis et samedis et 17h30 à 19 h, le reste sur le marché de Tulle et dans différents points de vente.

"Tous les ans, on augmente notre part de transformation", explique Joris. Transformer et vendre directement à la ferme permet une meilleure "maîtrise des coûts" et une plus grande "marge de manœuvre". Par ailleurs, ce modèle permet aussi des créations d'emplois, en plus des deux associés, trois employés travaillent sur la ferme. Sur le marché de Tulle, les clients soutiennent cette démarche "parce que c'est bien de manger local et de faire vivre nos agriculteurs autour", assure Cathy qui repart avec un fromage.

"On n'est pas obligé d'aller vers toujours plus de production", Joris, agriculteur à Saint-Mexant

Le Chassagnol, "création purement corrézienne", le Saint-Mexant, fromage blanc, faisselle… Il y a du choix sur le stand du Gaec des Prés Verts. Pendant que le fils est au marché, le père, Léo, vient donner un coup de main sur l'exploitation. Dès ce mois de février, les vaches pâturent sur les 52 hectares autour de la ferme. "En agriculture bio, c'est recommandé", explique Léo, à la tête de l'exploitation jusqu'en 2017. Lui aussi trouve utile ce Salon à la ferme Alternatif pour "montrer comment on travaille".

C'est aussi l'occasion pour Joris de défendre sa vision de l'agriculture. Contre les traités de libre-échange, il souhaite montrer "qu'on n'est pas obligé d'aller vers toujours plus de production pour s'en sortir", notamment grâce à la transformation. Mais il reste conscient que "tout le monde ne peut pas faire ça". En attendant, il poursuit son travail et souhaite, année après année, être de plus en plus indépendant grâce à la transformation et la vente de ses produits laitiers.