Des producteurs du Gers s'attendent à un Salon de l'agriculture sous haute tension

Plus que quelques jours avant le 60e Salon de l'agriculture. Il ouvrira ses portes à Paris ce samedi 24 février jusqu'au dimanche 3 mars. L'événement s'annonce sous haute tension, quelques semaines après la mobilisation massive des agriculteurs en France. Une trentaine d'éleveurs et de producteurs du Gers, dont certains ont participé aux blocages routiers, seront notamment présents. Certains élèves des lycées agricoles de Riscle et Mirande auront également un stand sur place.

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Des lycéens agricoles refroidis par la crise

Parmi eux, Benjamin a suivi la mobilisation de près sur les réseaux sociaux. L'élève de bac pro agricole rêvait d'être vigneron, comme son père, mais depuis les manifestations, il a quelques doutes. "Ça m'a inquiété, on s'est rendu compte qu'il y avait de gros soucis financiers, beaucoup de produits sont aussi importés en France, on ne peut pas continuer comme ça", raconte-t-il.

"En fait, ça nous a refroidi", ajoute Maureen, élève de BTS agricole. Après ses études, elle comptait également reprendre l'exploitation familiale mais aujourd'hui, elle hésite. "Au début, j'avais pour projet de reprendre l'exploitation bovine de mon père mais les difficultés mises en avant m'ont fait peur, entre les maladies, les ventes qui baissent et le coût de l'électricité qui augmente, ça risque d'être dur", déplore-t-elle.

"On va montrer notre mécontentement"

Au salon de l'agriculture, ces jeunes comptent bien faire entendre leurs voix. Benjamin espère surtout que les politiques seront prêts à écouter. "Je pense que ça va être un salon avec beaucoup d'enjeux politiques, après ce qu'il vient de se passer, estime-t-il. J'attends des réponses claires et ordonnées aux revendications formulées pendant les manifestations".

"On sait que ça va être un salon sous pression, reconnaît Pierre de Saint Pastou, producteur d'Armagnac à Castex-d'Armagnac qui accompagnera les lycéens à Paris. Ça va être un défilé d'hommes et de femmes politiques de tous bords, certains sincères, d'autres non. S'il y a un peu de grabuge avec un homme politique et qu'il faut l'exfiltrer, ça se passera".

"On va montrer notre mécontentement et dire que maintenant, ça suffit, renchérit Guillaume Normand, producteur de safran à Escornebœuf, près de Gimont. On en a assez des petites mesures qui durent six mois, on a besoin d'un plan à long terme".