Dans le secteur de Marsillargues, la récolte des pommes est catastrophique après le gel
Dans l'Hérault, les pommiculteurs ont presque terminé leur récolte de reines des reinettes et de Gala. Près de cinq mois après la gelée noire, la production est catastrophique pour certains d'entre eux, notamment ceux installés dans le secteur de Marsillargues.
Depuis le mois de juillet 2021, les pommiculteurs de l'Hérault récoltent. Mais l'impact de la gelée noire du mois d'avril est, surtout pour les producteurs installés du côté de Marsillargues, catastrophique. Certains ont perdu jusqu'à 70% de leur récolte. Les fruits qui ont survécu, abîmés par le gel puis la grêle, seront, en grande partie, bradés.
À la coopérative des Vergers de Cofruid'oc de Saint-Just, qui regroupe une quarantaine de producteurs, les pertes sont estimées à 30%. Mais vu l'aspect des pommes, les professionnels risquent d'avoir du mal à amortir leurs frais. "Il reste des fruits du bois de l'année, comme on les appelle, explique Jean Nougaillac, le président de la coopérative. Ce sont des fruits de plus petite taille, qui ne correspondent pas au marché. Et puis, il y a des fruits qui ont un anneau de gel, c'est-à-dire que leur peau est rugueuse. Certains producteurs, en plus, ont subi la grêle. Alors les pommes ont aussi des impacts."
Au goût, ces pommes ne sont pas mauvaises. En revanche, elles risquent de ne pas pouvoir être vendues comme des pommes de bouche. "Elles vont partir à la transformation, poursuit Jean Nougaillac, en industrie, pour faire du jus ou de la compote. Et en terme financier, dans le meilleur des cas, elles vont couvrir les frais de récolte mais c'est tout."
À Marsillargues, l'exploitation de Christophe Weiss, que nous avions rencontré quelques jours après le gel, est lourdement touchée. Seule 30% de la récolte a survécu, dans les conditions qu'évoquent Jean Nougaillac. "Au niveau des recettes, c'est même pas la moitié par rapport à des pommes de qualité", compare Christophe Weiss. Ses pommes ont souffert à la fois du gel et de la grêle. "Si ça arrive deux ou trois ans de suite, c'est mort, tu peux déposer le bilan", estime-t-il.
"Ce qui est très compliqué dans notre métier, c'est qu'on n'arrive pas à avoir de la trésorerie pour amortir une année difficile comme celle-ci, analyse-t-il. On passe notre temps à investir, par exemple dans des filets contre la grêle. Ça coûte très cher. On passe son temps à s'endetter et on ne s'en sort pas. C'est comme dans toute entreprise. Le problème, c'est que nous, on a aussi les aléas climatiques qui font parfois des gros traits rouges dans nos factures." Il arrive à garder la tête hors de l'eau grâce aux aides.
Penser à l'avenir
Pour Jean Nougaillac, il est temps de repenser tout le système. "L'année 2021 est une année charnière, dit-il, en espérant que les décideurs le voient aussi de la sorte. Il faut mettre en place une assurance, accessible à tous, et pour tous les aléas climatiques. Et il faut tout remettre à plat. Par exemple, ne plus utiliser des systèmes de goutte-à-goutte, qui deviennent inefficaces avec le gel, mais procéder par aspersion. Il faut que le débat s'ouvre."
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