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Côte-d'Or : des vignes grillées par le gel dans l'Auxois et le Châtillonnais

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La récolte de Chardonnay et de Pinot noir pourrait s'annoncer bien maigre cette année dans le nord de la Côte-d'Or. Les vignes situées dans l'Auxois et le Châtillonnais souffrent des gelées printanières. Certains domaines ont déjà tout perdu.

Plus de feuilles ni de bourgeons sur ces vignes où la température est descendue à -2°C Plus de feuilles ni de bourgeons sur ces vignes où la température est descendue à -2°C
Plus de feuilles ni de bourgeons sur ces vignes où la température est descendue à -2°C © Radio France - Olivier Estran

"Avec les vagues de chaleur que nous avions connu, la vigne était déjà bien partie, et puis là c'est déjà terminé. Pour cette parcelle, il ne reste plus rien." La gorge serrée, Sylvie Girard, viticultrice à Belan-sur-Ource contemple une de ses vignes accrochée aux coteaux de sa commune. Elle sait déjà qu'elle a perdu la moitié de sa production sur ses 4,5 hectares de Chardonnay destinés à être transformé en crémant de Bourgogne.

Il a fait -2°C sur certaines parcelles du nord de la Côte-d'Or en début de semaine, et ce mercredi matin, Météo France prévoit -1°C à -2°C à Montbard et Chatillon-sur-Seine. C'est suffisant pour "griller" les feuilles et les jeunes bourgeons de la vigne. Ils noircissent et se replient sur eux-mêmes. "Le cep n'est pas mort, de nouvelles feuilles repartiront, mais il n'y aura pas de fruits" souligne Sylvie Girard.

Sylvie Girard déplore la perte de la future récolte sur cette parcelle de Chardonnay
Sylvie Girard déplore la perte de la future récolte sur cette parcelle de Chardonnay © Radio France - Olivier Estran

Assurances insuffisantes ?

Pas de raisins, pas de récoltes et donc pas de revenus. "J'ai bien une assurance" explique la viticultrice, "mais les indemnités sont calculées sur les pertes des cinq dernières années, donc je ne m'attends pas à grand chose. Il faut vraiment payer une prime exceptionnelle pour espérer une couverture totale, mais cela n'est pas possible financièrement." C'est aussi ce qui explique l'absence ici de systèmes de protection. "Ce ne serait pas rentable pour une petite surface comme la nôtre" assure Sylvie Girard. On rappelle que les "bougies" (les gros blocs de paraffine que l'on allume dans les vignes) coûtent 5.000 euros pour protéger un hectare. Quand aux "éoliennes" qui brassent l'air pour éviter que le gel ne se forme aux pieds des vignes, c'est un système qui se chiffre entre 45.000 et 90.000 euros.

Le bilan complet des dégâts n'est pas encore connu, mais quelques coups de téléphone suffisent pour joindre d'autres  producteurs durement touchés, c'est le cas du domaine Flavigny Alésia (Flavigny-sur-Ozerain) où les 14 hectares classés en IGP Côteaux de l'Auxois sont grillés à 90%. A Mont Saint Jean, le domaine Alain Maitre accuse 100 % de pertes sur un hectare-et-demi.

Les feuilles sont mortes sous l'effet du gel
Les feuilles sont mortes sous l'effet du gel © Radio France - Olivier Estran

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