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Colère des agriculteurs : qui sont les figures de la mobilisation en France ?

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Leaders nationaux des syndicats, chefs de file locaux ou simples anonymes, qui sont les figures du mouvement mené par les agriculteurs depuis mi-janvier en France ? France Bleu vous présente quelques acteurs et actrices de la mobilisation des agriculteurs.

De gauche à droite, Karine Duc, Jérôme Bayle, Arnaud Rousseau, Arnaud Gaillot et Laurence Marandola. De gauche à droite, Karine Duc, Jérôme Bayle, Arnaud Rousseau, Arnaud Gaillot et Laurence Marandola.
De gauche à droite, Karine Duc, Jérôme Bayle, Arnaud Rousseau, Arnaud Gaillot et Laurence Marandola. - Radio France et AFP

Alors que plusieurs blocages ont été mis en place autour de Paris depuis lundi et que les agriculteurs multiplient les actions partout en France, certains visages incarnent le mouvement de colère des agriculteurs. Déjà connus ou non, syndicalistes ou simples citoyens, France Bleu les a rencontrés au fil des rassemblements. Découvrez qui ils sont.

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Karine Duc, viticultrice dans le Lot-et-Garonne (Coordination rurale)

Karine Duc, co-présidente de la Coordination rurale dans le convoi des agriculteurs en route pour Rungis.
Karine Duc, co-présidente de la Coordination rurale dans le convoi des agriculteurs en route pour Rungis. © Radio France - Thibault Delmarle

Le bonnet jaune de son syndicat vissé sur la tête, elle s'est jointe au convoi de plus de 200 tracteurs qui s'est formé dans le Lot-et-Garonne pour rallier Rungis. Au petit matin, mardi, bloquée sur l'autoroute par les forces de l'ordre, Karine Duc s'est montrée scandalisée qu'elle et ses collègues soient traités "comme de simples délinquants, c'est incroyable". Mercredi 31 janvier, elle faisait partie des 91 personnes qui ont été interpellées aux abords du marché de gros et placées en garde à vue.

Dans le département du Lot-et-Garonne, en Nouvelle-Aquitaine, la colère des agriculteurs s'est manifestée très tôt et rapidement de façon spectaculaire, à coups de jets de lisier sur la préfecture d'Agen et sur des hypermarchés, et de blocage de l'autoroute A62. Karine Duc, viticultrice de 38 ans est la coprésidente de la Coordination rurale dans le Lot-et-Garonne où le syndicat est majoritaire à la Chambre d'agriculture depuis vingt ans. Alors qu'une députée Rassemblement national était venue soutenir le mouvement à Agen, Karine Duc a été interrogée sur les accointances de son syndicat avec l'extrême droite. "On est une organisation syndicale, on ne fait pas de politique" a-t-elle assuré. "Tous ceux qui se soucient de nous, s'ils veulent travailler pour l'agriculture, qu'ils le fassent".

Jérôme Bayle, éleveur de bovins en Haute-Garonne

Jérôme Bayle, en direct sur France Bleu Occitanie et France 3 le 26 janvier.
Jérôme Bayle, en direct sur France Bleu Occitanie et France 3 le 26 janvier.

Éleveur de bovins à Montesquieu-Volvestre en Haute-Garonne, membre de la FDSEA, il est la figure du blocage de l'autoroute A64 mené à Carbonne entre le 18 et le 27 janvier et il a notamment rencontré le Premier ministre lors de son déplacement dans le département à Montastruc-de-Salies le soir du vendredi 26. Après les premières mesures annoncées par Gabriel Attal ce jour-là, Jérôme Bayle et ses collègues agriculteurs ont décidé de lever leur barrage et de rentrer dans leurs fermes. Critiqué pour cette décision, lui qui se veut "asyndical et apolitique", est resté droit dans ses bottes ce mardi sur franceinfo. "[Gabriel Attal] nous a montré un premier signe, autrement, on n'aurait pas levé le blocage", a assuré l'éleveur qui n'hésitera pas à "se refaire entendre si l'État ne tient pas parole" a-t-il déclaré avant le discours de politique générale de Gabriel Attal. Marqué par le suicide de son père en 2015, Jérôme Bayle se livre sans tabou sur le malaise profond de la profession et ses difficultés personnelles de trésorerie. "J'ai fini l'année à -7.000 euros, dans le rouge. Il nous arrive tout le temps quelque chose et ça devient de plus en plus compliqué pour le monde agricole, on le voit", confiait-il sur France Bleu Occitanie le vendredi 26 janvier.

Arnaud Rousseau, exploitant agricole et patron d'un groupe agro-industriel (FNSEA)

Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA en déplacement dans l'Yonne.
Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA en déplacement dans l'Yonne. © AFP - Arnaud Finistre

Élu en avril 2023 à la tête de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire français, Arnaud Rousseau affronte son premier gros conflit entre les agriculteurs et le gouvernement. Diplômé d'une école de commerce parisienne, il est devenu exploitant agricole à l'âge de 30 ans. Vingt ans plus tard, il gère, avec son épouse et quatre salariés, une exploitation de près de 700 hectares en Seine-et-Marne (la moyenne des exploitations de grandes cultures en France est de 87 hectares). Arnaud Rousseau est aussi le président du groupe agro-industriel Avril, un géant des huiles dont le chiffre d'affaires a atteint sept milliards d'euros en 2021. Arnaud Rousseau et la FNSEA se démarquent de la Coordination rurale dès qu'ils en ont l'occasion depuis le début du mouvement. À propos du convoi parti du Lot-et-Garonne pour rallier Rungis, Arnaud Rousseau a estimé ce mardi que d'aller "faire le coup de force à Rungis", poumon alimentaire de Paris, n'était "pas une bonne idée"."Je rappelle la nécessité du calme, de la non-violence", a-t-il dit. "L'attente est énorme avec une grande détermination" a-t-il aussi assuré jeudi 25 janvier lors d'un déplacement dans l'Yonne.

Arnaud Gaillot, producteur de lait dans le Doubs (Jeunes agriculteurs)

Il était aux côtés d'Arnaud Rousseau lors de ce déplacement dans l'Yonne le 25 janvier, Arnaud Gaillot, 36 ans, producteur de lait dans le Doubs est le président des Jeunes agriculteurs. "La capitale doit être l'un des derniers recours" disait-il le 25 janvier, se positionnant lui aussi comme un partisan de la non-violence tout en insistant sur la crise de la profession.

Laurence Marandola, éleveuse de lamas en Ariège (Confédération paysanne)

Laurence Marandola, secrétaire nationale de la Confédération paysanne.
Laurence Marandola, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. © AFP - Ian Langsdon

La Confédération paysanne, syndicat classé à gauche, a rejoint le mouvement à travers un appel à la mobilisation lancé la semaine dernière, le 24 janvier. "Tout le monde peut comprendre que c'est inacceptable qu'aujourd'hui encore des agriculteurs, parfois, n'arrivent pas à payer les factures de leurs fournisseurs et souvent n'arrivent pas à se payer sur leur travail", a expliqué Laurence Marandola, la secrétaire nationale du syndicat depuis le printemps 2023. La porte-parole de "la Conf'" admet également que certaines normes environnementales sont "inadaptées", mais "ça ne veut pas dire se passer de toutes les normes", a-t-elle précisé. Selon elle, "la simplification administrative est indispensable". Laurence Marandola, connaît bien ce problème de paperasse dénoncé par les agriculteurs, et pour cause, elle s'est spécialisée sur les sujets liés à la Politique agricole commune pour son syndicat en Occitanie. Après plusieurs années passées en Bolivie, Laurence Marandola est installée comme paysanne de haute montagne en Ariège depuis 2006. Elle dirige une ferme où elle pratique l'élevage de lama, la vente de plantes aromatiques et médicinales (cueillette et cultures) et la fabrication de jus de pomme.

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