Clients de la fromagerie, ils la rachètent pour sauver la tome de Couëron
La tome de Couëron fête ses 30 ans cette année. C'est un agriculteur de la commune, à l'ouest de Nantes, qui a mis au point la recette. À l'automne dernier, il a passé le relais à deux de ses clients, qui ne voulaient pas voir ce fromage au lait cru disparaître. Rencontre.
Alexis Bodard et Delphine Quairet ne se connaissaient pas avant de s'associer. Lui est de Couëron, elle de Saint-Herblain. Tous deux étaient amateurs de tome de Coüeron, qu'ils achetaient sur le marché ou directement chez Jean-Paul Rivière, le producteur. En apprenant qu'il vendait, chacun de son côté a montré son intérêt et l'agriculteur les a fait se rencontrer : "C'est une aventure dans laquelle on s'est lancé par amour pour la tome de Couëron. C'est un produit qu'on consommait à titre personnel. On s'est reconverti pour cela, on n'était pas du tout de ce domaine d'activité", raconte Delphine Quairet.
Elle était responsable contrôle de gestion dans une société de transport et lui chargé d'affaires dans les travaux publics. Désormais, tous les matins, ils vont chercher leur lait de vache, de race normande, dans une ferme d'Orvault. Avec 4.000 litres par semaine, ils fabriquent entre 800 et 900 fromages et proposent huit saveurs très différentes : nature, ail des ours, bruschetta mais aussi bière et muscadet ! La tome de 500 grammes, en vente directe, est à 10 euros. Selon Delphine Quairet, "c'est parfait à l'apéro, en plateau de fromages ou en raclette".
"On est très présent sur l'ouest de Nantes mais il faut qu'on aille plus loin"
Les deux producteurs ont du mal à faire face à la demande : "C'est une tome au lait cru et entier, qu'on travaille directement à la sortie de la traite. C'est un fromage dans lequel on met beaucoup d'amour", sourit Alexis Bodard. La tome se vend directement à la fromagerie mais aussi sur les marchés, dans les restaurants et dans une dizaine de supermarchés autour de Couëron. Alexis Bodard aimerait désormais faire mieux connaître ce fromage : "On est très présent sur l'ouest de Nantes mais il faudrait qu'on aille un peu plus autour. Et après, effectivement, pourquoi pas plus loin".
Et le fromager d'ajouter : "Pour cela, il va falloir qu'on améliore encore notre outil de production. On a énormément d'idées, avec des essais en cours qu'on ne va pas révéler pour l'instant". Il précise cependant : "On souhaite garder la partie artisanale pour l'authenticité de ce produit à base de lait cru entier de vache qu'on va chercher tous les matins à la ferme, on ne veut surtout pas partir dans une dérive industrielle".
Pourquoi pas un jour participer au Salon de l'Agriculture : "La région nantaise n'est pas très connue pour ses fromages mais on va se battre pour ça, pour essayer de défendre notre produit et mettre en avant la Loire-Atlantique de manière à ce qu'elle soit représentée dans les fromages". En attendant, les deux anciens clients devenus associés se régalent toujours autant avec la tome de Couëron : "Tous les midis ! Et aussi très souvent le soir. Non, on n'est pas lassé de la tome de Couëron et je pense qu'on ne s'en lassera pas !", s'exclame en riant Delphine Quairet.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
Loire-Atlantique : l'info en continu
Loire-Atlantique : les plus consultés
Européennes : la galère des panneaux électoraux pour les petites communes de Loire-Atlantique et de Vendée
France Bleu Loire OcéanPORTRAIT - Alors que les pompistes reviennent à la mode, Jean-Pierre n'a jamais cessé de servir ses clients depuis 1981
France Bleu Loire OcéanLe risque d'érosion du littoral est sous-estimé en Loire-Atlantique et en Vendée
France Bleu Loire Océan