"C'est impêchable" : les fortes pluies compliquent l'ouverture de la saison de pêche à la truite en Dordogne

Christophe accroche une teigne, une larve, à son hameçon. Il a les bottes dans l'eau. La rivière, le Vern, déborde sur l'herbe. Il ne sait pas trop où se positionner. "Et il y a du courant. Avec tout ce qui remue dans la flotte, il y a à manger qui passe dans la rivière, donc les truites trouvent facilement à manger. Quand il y a moins de remous, il y a moins à manger, elles viennent chercher nos teignes ou nos vers de terre", explique ce Périgourdin de 58 ans. Comme une centaine d'autres pêcheurs, il est venu à Neuvic pour l'ouverture de la saison de pêche à la truite ce samedi 9 mars.

ⓘ Publicité

10 000 pêcheurs partout en Dordogne

Partout en Dordogne, près de 10 000 pêcheurs se sont levés aux aurores pour tenter d'attraper leurs premiers poissons sauvages ou ceux lâchés ces derniers jours par les associations. Des pêcheurs motivés, malgré une météo pas idéale. Les fortes pluies de ces derniers jours ont fait déborder les rivières, ça ne facilite pas les captures.

"C'est impêchable, ça va trop vite", se désole Philippe, 73 ans, et 60 ans de pêche derrière-lui. Il était là dès le lancement officiel de la saison, un peu après 7h, avec son gilet multi-poches kaki. Mais deux heures plus tard, ça ne mord toujours pas. Romain Le Moigne, chargé de développement à la Fédération de pêche de la Dordogne, confirme : "L'eau s'est troublée, les poissons voient moins bien donc ils ont moins envie de mordre. Si on ne passe pas parfaitement devant eux ils ne mordent pas".

Du savoir-faire, et de la chance !

Les pêcheurs doivent donc s'adapter : "Il faut réussir à trouver une zone de calme à contre-courant pour espérer avoir une capture. On va privilégier tout ce qui est bordure", ajoute Romain Le Moigne. Avant de se remettre à la recherche de l'emplacement parfait, certains préfèrent faire une pause casse-croûte. Il n'est même pas dix heures, mais les braseros chauffent déjà à plein régime. "On va faire cuire pas loin de 120 entrecôtes sur ces appareils", décrit le président de la société de pêche de Neuvic, Thierry Le Cleach.

Certains ont préféré repousser un peu le moment du barbecue avec les copains, et ça leur réussit plutôt bien. Ça tire fort sur la canne à pêche de Jean-Paul. Une truite se débat au bout de sa ligne. "C'est tout l'or du monde ça !", s'exclame le retraité. Son secret ? "Il y a peut-être un savoir-faire à la pêche, mais c'est de la chance aussi". Ceux qui ont eu moins de chance reviendront dans les prochains jours. Cette fois il n'y aura pas de barbecue mais le niveau de l'eau sera redescendu. Les truites mordront davantage à l'hameçon.

La pêche à la truite est ouverte jusqu'au mois de septembre. Chaque pêcheur a le droit de capturer six poissons par jour.