"Fille A" d’Abigail Dean

Un livre effrayant oui, et on pourrait même dire sombre comme un conte de Grimm car le sujet est vraiment difficile dans "Fille A", le premier roman d’Abigail Dean. Lex Gracie, notre héroïne, est pour le monde entier appelée la fille A. Car c’est elle qui s’est échappée à l’âge de 15 ans de la maison des horreurs où ses parents la séquestraient, elle et ses frères et sœurs. Depuis elle a mis un océan entre elle et ses souvenirs. Elle est devenue adulte et vit à New-York.  

Mais quand sa mère meurt dans une prison britannique, elle doit se rendre sur place et se voit être nommée de manière surprenante exécutrice testamentaire et doit gérer entre autres le sort de la maison où elle a vécu toutes ces horreurs. Elle se voit bien faire un ultime pied de nez en en faisant un centre social maispour cela elle doit donc retrouver les siens et plonger dans ce passé qu’elle avait tenu à l’écart.  

Malheureusement chaque membre de la fratrie porte des séquelles de cette terrible enfance. Et pourtant chacun des 7 a évolué très différemment et l’auteur se plait beaucoup à nous décrire chacun d’eux car c’est un roman choral où chaque frère et sœur prend la parole à tour de rôle pour un chapitre. 

Abigail Dean met dans sa narration de nombreux Flash Backs. Nous allons découvrir ce qui se passe dans la maison et ensuite quand la fratrie sera éclatée, quand ils auront été sauvés. Quel avenir pour chacun de ces êtres brisés ? Je peux vous le dire, ce livre a été un immense succès aux Etats-Unis car l’approche de l’autrice est d’abord psychologique. Peut-être est-ce parce qu’elle est avocate. Et puis cette histoire est sûrement inspirée d’une autre, celle des "Moors Murdres" où un couple non loin de Manchester a tués 5 enfants et adolescents entre 10 et 17 ans. Glaçant.  

Ce qui est percutant c’est que c’est un roman social. On a envie de savoir comment ils vont s’en sortir au propre et au figuré, c’est captivant. Mais attention, encore une fois c’est une lecture difficile.