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Et si on inventait d'autres prix Nobel ?

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La série des Nobel vient de s'achever, voilà qui amène Vianney Huguenot à une petite comptabilité, en fait pas terrible pour les Lorrains...

Le Nancéien François Jacob obtient le prix Nobel de médecine en 1965 avec Jacques Monod
Le Nancéien François Jacob obtient le prix Nobel de médecine en 1965 avec Jacques Monod

On ne peut pas être bons partout ! C'est vrai que quand on regarde le pedigree des 908 lauréats Nobel (toutes disciplines confondues) depuis 1901, la France en compte 61 et la Lorraine un seul, le Nancéien François Jacob, prix Nobel de médecine en 1965. Ce biochimiste et médecin lorrain, l'histoire le conservera en mémoire pour son Nobel mais beaucoup d'autres épisodes moins connus de son parcours font de sa vie un moment exceptionnel : grand résistant, chancelier de l'Ordre de la Libération, François Jacob était aussi membre de l'Académie française et  - ce n'est pas un titre honorifique, c'est encore mieux - le papa de quatre enfants dont la célèbre éditrice Odile Jacob. Quand Alfred Nobel, en 1895, dans son testament, lègue 31 millions de couronnes suédoise (230 millions d'euros), il précise qu'ils seront utilisés à récompenser "ceux qui ont rendu à l'humanité les plus grands services". Il définit cinq disciplines : physique, chimie, littérature, paix et médecine ou physiologie. Il ne parle pas de prix Nobel d’Économie, qui sera créé plus tard par la banque de Suède. Il parle encore moins de prix Nobel de mathématiques car selon la légende, Alfred ne voulait pas de cette discipline car son épouse entretenait une relation extraconjugale avec un mathématicien célèbre. Imaginez la scène : Gösta Mittag-Leffler, l'amant de madame, recevant le prix du nom de monsieur, ci-devant cocu. Gösta tentera d'ailleurs d'influencer le roi de Suède pour qu'il fonde ce Nobel de mathématiques qui, probablement, aurait eu pour lauréat le Lorrain Henri Poincaré. Il y a eu d'autres tentatives de création de prix Nobel post-Alfred, y compris en Lorraine. Dans les années 1990, un groupe de scientifiques fidèles du festival international de géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges, approche l'académie Nobel pour un prix Nobel de géographie, qui ne sera jamais créé et restera le prix international Vautrin-Lud, dont l'un des lauréats est le Suisse originaire des Vosges Antoine Bailly. 

Le Suisse, originaire des Vosges, Antoine Bailly, lauréat du prix international Vautrin-Lud en 2011, prix autrement nommé (même s'il ne l'est pas officiellement) Nobel de géographie
Le Suisse, originaire des Vosges, Antoine Bailly, lauréat du prix international Vautrin-Lud en 2011, prix autrement nommé (même s'il ne l'est pas officiellement) Nobel de géographie

On peut quand même s'étonner, puisqu'il s'agit de récompenser "ceux qui ont rendu les plus grands services à l'humanité" qu'il n'y ait point tous ces autres Nobel (et là, on aurait un kyrielle de vainqueurs) : le Nobel de la gastronomie (je propose Claude Gelée, peintre mais aussi inventeur de la pâte feuilletée), le Nobel de l'art pour Emile Gallé, le Nobel d'Histoire pour le meusien Fernand Braudel, et pourquoi pas le Nobel de la guerre... il y a quelques guerres qui ont rendu plus de services à l'humanité que la volonté de paix, souvenons-nous qu'en 1940, c'était Pétain qui voulait la paix, et de Gaulle la guerre.    

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