Des glaciers artificiels contre le réchauffement en montagne

L’un des termes INEVITABLE de la météo en montagne c’est l’isotherme 0. Plus on descend vers la vallée, et plus il fait chaud ; en revanche, plus on monte en altitude et plus il fait froid. A une certaine altitude, le thermomètre affiche 0°C => c’est ce qu’on appelle « l’isotherme 0 », c’est-à-dire l’altitude à laquelle se trouve la température 0°C.

Et c’est une information très importante en montagne, car l'état et la stabilité du manteau neigeux est tributaire de cet isotherme 0 °C.

En effet, si les températures sont supérieures à 0°C, la neige fond, et les alpinistes et les skieurs risquent alors des chutes de pierres, des écroulements de séracs (les énormes blocs sur les glaciers), et des ruissellements.

Aussi, il vaut toujours mieux partir en montagne très tôt le matin (et ne pas rentrer trop tard) pour profiter de conditions de randonnées plus fraîches donc plus sécures.

Pour autant, en montagne, le froid peut aussi mettre en jeu la sécurité des hommes. Or le ressenti du froid dépend beaucoup du vent. Donc, la présence de vent est importante à connaître.

Sachez aussi que les températures sont toujours indiquées en « températures réelles » et en « températures ressenties » (c’est-à-dire, la température soumise à l’effet du vent, qui rafraîchit toujours un peu l’air).

Les avalanches, les risques de chute de neige, les orages... sont également des éléments à prendre en compte si vous programmez une sortie en montagne.

Et les prévisions à 24h sont toujours à privilégier sur les prévisions à 5 ou 7 jours qui ne donnent qu’une tendance.

Depuis quelques années, on constate que les températures en montagne ont bien augmenté sous l’effet du réchauffement climatique entrainant des conditions en altitude et en vallée inédites : moins de neige (nous avons perdu en 50 ans 1 mois d’enneigement en France) donc moins d’effet « d’albédo » autrement dit de renvoie de la chaleur vers l’espace, des glaciers qui reculent voire disparaissent, moins d’eau pour les rivières, les cascades, les hommes, les cultures, les animaux…

La région indienne du Ladakh dans l’Himalaya constitue la troisième plus grande réserve de glace après l'Antarctique et l'Arctique, et fait, en cela, office de château d’eau de l’Asie.

Seulement en quelques années, ses glaciers ont quasiment disparu sous l’effet du réchauffement climatique, réduisant drastiquement les capacités d’irrigation des cultures des agriculteurs.

Pour pallier ce manque, les agriculteurs ont imaginé réintroduire les glaciers dans ces terres arides….

Pour cela, ils se sont lancés dans la fabrication d’un glacier artificiel en canalisant, puis en faisant converger vers un point unique, tout l’hiver, l’eau glacée de la montagne.

A son point d’arrivée, l’eau jaillit en geysers et forme un cône de glace qui grossit tout au long de la saison froide jusqu’à devenir un immense cône au printemps, où il se met alors à fondre, arrosant ainsi les champs environnant.

Dans l’été, quand la fonte glaciaire régulière recommence à couler, le stupa de glace a fini sa mission tampon de glacier artificiel temporaire, et a totalement disparu.

Actuellement, 50 autres stupas de glace ont été créés dans la région, fournissant ainsi 10 millions de litres d'eau par an et irriguant 10 hectares de terre chacun. Le projet a commencé à s’ébruiter et à séduire au-delà des frontières indiennes puisque l'année dernière, le premier stupa de glace d'Europe a vu le jour, dans les Alpes suisses

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