Ressourcerie, un mot très récent

Dans le XIIIe arrondissement vient de rouvrir avenue d’Italie une boutique de recyclage appelée Ma Ressourcerie, boutique animée par des bénévoles pour en somme ressourcer les objets usagés, d’où ce nom construit à partir du mot ressource et que vous avez eu envie de radiographier ! 

Le nom de ces boutiques associatives qui redonnent vie à des objets dont on se débarrasse d’un côté et dont d’autres peuvent profiter de l’autre, avec pour objectif une consommation dite collaborative, en respectant l’environnement, est pour le moins bien trouvé.  

En fait le terme ressourcerie est une marque déposée par le Réseau Français des Ressourceries, qui a été créé le 26 septembre 2000 dans le cadre de la loi 1901 sur les Association et il s’agit bien du réemploi et recyclage des objets usagés. 

Et le mot « ressource » alors ? 

Il est apparu en langue française dans une Chronique des Ducs de Normandie en 1175, et il a alors le sens de secours, puis très vite c’est un recours pour faire face à une situation difficile.  

On y retrouve bien sûr le verbe sourdre, propre à la naissance d’une source, et le verbe ancien ressourdre, rejaillir, sourdre à nouveau, ce qui donne la tonalité. Il s’agit bien en effet de faire renaître l’espérance, de donner un moyen de se rétablir.  

Ce qui est plaisant à rappeler, c’est que ce fut aussi un mot de la fauconnerie, la ressource désignant au XIVe siècle le fait pour l’oiseau, de remonter après une descente. Au reste, on a aussi repris ce sens en 1920 dans l’aviation pour évoquer le redressement d’un avion. 

Avoir de la ressource, c’est aussi bien sûr être en mesure de fournir un nouvel effort. Ressourdre autrefois voulait dire ressusciter, alors, dans le fond, chaque matin, il nous faut ressourdre, c’est le moment de la ressourcerie. Surtout après le petit déjeuner…