Le mot du jour : Ecolier

A partir de 8 h ce matin, en plein confinement, avec donc l’attestation qui sera délivrée par l’établissement pour les Parents qui vont accompagner leurs enfants les plus jeunes. Et donc Jean, votre mot ce matin, c’est écolière écolier.

Eh bien oui, pas question de se laisser abattre par le confinement, parce qu’il y a assurément une grande fraîcheur joyeuse à accompagner nos petits aux portes de l’école voisine, qu’il s’agisse de Lise, Lino, Djamila ou Luc. Et de fait, le mot même d’écolier est aujourd’hui réservé aux enfants de l’école primaire, ou des petites classes du collège, mais on aura du mal à parler d’écolier pour un élève de lycée, le mot lycéen a pris la relève. Or jadis, quand le mot écolier est entré en français en 1206, on parlait sans hésiter des « écoliers » de la Sorbonne, le mot « étudiant » étant arrivé tardivement, il est de fait rare avant la fin du XIXe siècle.

Le mot vient du latin sans doute, mais quand, Jean, parle-t-on de l’écolier de la petite école ?

En fait, dès le XVIIe siècle, on peut lire dans le Dictionnaire de Richelet, en 1680, « Écolier. Celui qui va aux petites écoles pour y apprendre à lire & à écrire ». Donc ce sens existe déjà, mais ajoute Richelet, c’est aussi « celui qui va chez un écrivain pour y apprendre et celui qui va aux collège pour y apprendre le Grec & le latin. » Ce qui est plaisant et révélateur c’est que l’exemple donné, au masculin, est « Un bon écolier » mais, au féminin…, vous n’allez pas me croire, c’est « une jolie écolière ». Rien à faire, pendant longtemps seuls les hommes rédigeaient des dictionnaires et il faudra du temps pour qu’on découvre que les filles sont en fait statistiquement meilleures que les garçons… Il reste à nos amis auteurs de mots croisés de nous faire sourire avec leurs définitions de l’écolier : « Victime du devoir », le devoir à faire à la maison bien sûr. Ou encore « Mineur qui pioche », et pour finir « Gars ou fille qui a de la classe ». Eh oui, l’avenir est à Lise, Lino, Djamila, Luc, et à tous les enfants de nos écoles. Ils sont nos rayons de soleil !