Jean nous parle de jeans

Et c’est donc ce mot, très court, le jean, Jean, d’ailleurs jean et Jean ça s’écrit pareil que vous allez nous expliquer… C’est pas vous qui l’avez inventé ?   

Eh non hélas, sinon je serais milliardaire, parce qu’il se vend plus de soixante-dix jeans par seconde dans le monde, aucun vêtement ne peut se vanter d’un tel score, voilà qui méritait bien une exposition. Alors le fait que jean s’écrive comme mon prénom, a failli me jouer un tour, parce que j’avais noté sur mon calepin pour les « mot de l’actu », « Exposition jean », et je me demandais pourquoi j’avais écrit mon prénom… et ce que ça voulait dire, il m’a fallu en fait un moment pour comprendre qu’il s’agissait des jeans, cette exposition que les organisateurs disent « culottée » !

Alors d’où vient finalement ce mot qu’on prononce à l’anglaise donc, jean, …Jean… ?

Eh bien tout d’abord, rappelons que c’est l’abréviation de blue-jeans, abréviation attestée en 1948 chez Simone de Beauvoir et que c’est un mot d’origine, américaine d’où sa prononciation. Et le jean désigne d’abord un type de tissu, une sorte de treillis, mais aussi le pantalon issu du même tissu quelle que soit aujourd’hui sa couleur, bleue de préférence bien sûr au départ. Alors il nous faut relever d’où vient le mot initial le blue-jean qui peut d’ailleurs aussi s’écrire en un mot. Il vient en fait de la prononciation déformée des Américains pour « bleu de Gênes », nom de la toile qui servait à faire ces pantalons, en toile bleue, et il est passé en français en 1949, d’abord avec un s, un peu comme on met parfois pantalon au pluriel dans une paire de pantalon(s), puis au singulier dès 1956. Alors tout comme « de Gênes » a donné jean, un tissu de la ville de Nîmes a donné « de Nîmes » écrit ensuite denim. C’était un tissu de première nécessité, et qui justement a été utilisé pour les jeans… Ah porter un jean à Nîmes, c’est quelque chose tout de même et ce matin j’aurais dû venir en jean bleu à France bleu !