Catherine Trautmann suggère "de faire venir tout le Parlement européen à Strasbourg"

C'est le dernier jour de session parlementaire à Strasbourg avant les élections européennes. La question du maintien de son siège dans la ville est moins pressante que par le passé mais les critiques se font toujours entendre. "Strasbourg est le symbole d’une Europe qui s’adresse à tous les citoyens dans tous les pays", défend sur France Bleu Alsace ce jeudi 25 avril Catherine Trautmann, cheffe de file de la task force, lobby pour défendre le siège alsacien.

Depuis le Brexit, le projet "a perdu les adversaires les plus déterminés [les Britanniques, ndlr]" mais elle juge que les critiques sont "faciles pour tous ceux qui pensent donner un exemple sur le dysfonctionnement européen". Pour elle, Strasbourg a l'avantage d'être "une ville qui n’est pas une capitale, loin d’un gouvernement, [...] il n’y a ni parlement national, ni gouvernement national, une ville dans laquelle les parlementaires peuvent débattre et voter à l’abri de la présence directe des lobbys".

Penser "dans l'autre sens"

La Cour européenne des comptes a estimé en 2014 que le déménagement de Strasbourg vers Bruxelles permettrait une économie de 140 millions d'euros (soit 6 % du budget du Parlement). Mais "on n'a jamais pensé dans l'autre sens", suggère Catherine Trautmann : "L’économie réelle, ça peut être aussi de faire venir tout le Parlement à Strasbourg [...] Au moment où on a décidé de faire des sessions additionnelles à Bruxelles, c’était pour justifier la construction d’un hémicycle, alors que l’hémicycle du siège était à Strasbourg."

Concernant l'impact environnemental des allers-retours mensuels entre Bruxelles et Strasbourg pour quatre jours de session, l'ancienne eurodéputée met en avant que "les parlementaires bougent pour leur travail et il faut l'accepter". Sachant que les dépenses sur le siège à Strasbourg ont "au contraire diminué".

Trop polluant ?

Les traités européens sont clairs : le siège du Parlement est à Strasbourg et il faudrait l'unanimité des 27 Etats pour que cela change. "Ce que représente Strasbourg, c’est la décentralisation de la décision, du pouvoir. Quand la décision a été prise grâce à François Mitterrand, on a distribué aussi des agences, des organismes dans d’autres pays. Donc il faudrait revenir sur toute cette construction qui associe tout le monde. Strasbourg est le symbole de l’amitié franco-allemands et de la paix."

Emmanuel Macron vient à Strasbourg, vendredi 26 avril, pour renouveler le contrat triennal "Strasbourg capitale européenne", qui attribue de l'argent à la ville pour assumer ce statut européen.