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Archives, Cerbère, on prend le train en 1954 et il y a du nouveau

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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Vous connaissez la gare de Cerbère, imposante, près de la nature et pas loin de la méditerranée, entre mer et montagne. Au milieu des années 50, elle devient officiellement internationale. On explore son passé avec Hélène Legrais.

Photo d'illustration
Photo d'illustration © Getty - Yann Guichaoua-Photos

En octobre 1954, ça y est : la gare de Cerbère devient internationale.

En théorie, elle a déjà été internationalisée, comme sa jumelle de Portbou, depuis mai 1953, mais dans les faits il a donc fallu attendre presque un an et demi et l’aménagement des nouveaux locaux pour le service voyageurs pour que cette montée en grade prenne effet.

La gare a une activité continue mais saisonnière et il lui faut s’adapter. Elle assure essentiellement le trafic des marchandises d’octobre à juin, plus de 260 000 tonnes en provenance d’Espagne dont 230 000 d’agrumes, et de voyageurs aux beaux jours, un peu plus de 30 000 dans chacun des deux sens. Rappelons que l’écartement des rails n’étant pas le même des deux côtés de la frontière, 1m44 côté français, la norme européenne, et 1m 67 côté espagnol, on doit changer de train : à Portbou en venant de France, à Cerbère en venant d’Espagne. Pour leur éviter de perdre du temps avec les formalités désormais tous les guichets seront réunis au même endroit et le voyageur venant d’Espagne passera de l’un à l’autre : la douane et la police espagnoles puis la police et la douane française, ensuite l’achat du billet pour poursuivre son voyage en France, l’enregistrement des bagages et même le change, de pesetas en francs.

Ils ne viennent pas en train mais à l’automne 1954, on voit des OVNIs partout !

A croire que tous les petits hommes verts, ou gris c’est selon, se sont donné le mot pour venir visiter notre planète et notamment la France, il n’y a pas de raison, tous les touristes font ça : en forme de cigare ou de soucoupe, on en voit à Bayonne et dans le Dauphiné, en Seine et Marne et dans le Finistère, à Toulouse et en Normandie. A Lille se sont des croissants. Le département n’y échappe pas : à la mi-octobre, Damien, 56 ans, retraité des Douanes, habitant St Assiscle affirme avoir aperçu une boule rouge sur la route près du camping de la piscine de la Garrigole. Un mystérieux véhicule manœuvré par un individu, grand, habillé comme un scaphandrier. Quelques temps après, Jean habitant Villemolaque a vu à 3h30 du matin un disque rouge traverser le ciel du Canigó vers la mer. Les scientifiques montent au créneau mais rien n’y fait !

Et sinon en cette fin d’année 1954 ?

Le 16 novembre s’ouvre le procès de Gaston Dominici, accusé du meurtre d’un couple de Britanniques et de leur fille. Le Pays Catalan, comme toute la France, le suit comme un feuilleton. Une page entière lui est consacré chaque jour dans l’Indépendant qui n’en compte que 8 à l’époque. Félicitations à la petite Jacqueline, 10 ans, élève de CM2 à Jean Macé et domiciliée 59 rue Foch : elle remporte le 3e prix au Grand Concours de dessin des Enfants de France. Son dessin, représentant Collioure, a été distingué parmi plus de 78 000 autres. Elle part en train à Paris avec son papa, M. Souquet, gérant d’une succursale des Docks Méridionaux. Peut-être a-t-elle rencontré à la gare Ingrid Bergman venue retrouver à Perpignan son mari le réalisateur Roberto Rosselini arrivé de Rome dans sa Ferrari. Ils se rendent pour les fêtes à Barcelone avec leurs trois enfants. Cadeau de Noël pour les footeux : l’attaquant international Pierre Sinibaldi signe au Perpignan FC !

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