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1985, immense peur à l’aéroport de Perpignan Rivesaltes

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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- Mis à jour le
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Ce jour-là, le temps s'est figé pour les passagers de ce vol Paris - Perpignan, mais heureusement, bien plus de peur que de mal. Retour sur cette mésaventure de 1985, avec les archives et Hélène Legrais.

Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © Getty - Nathalie Dupont

Que s’est-il donc passé le samedi 30 mars 1985 à l’aéroport de Perpignan ?

Les 314 passagers du vol 6031 en provenance de Paris ont eu la peur de leur vie ! Il est 10h30 et l’Airbus d’Air Inter est en approche. Tout a l’air normal. Il touche le sol au point prévu. Mais là, tout part de travers. Dès le début du freinage, à hauteur de la tour de contrôle, le train avant se bloque et dévie la trajectoire de l’avion vers l’extérieur gauche de la piste. Le train avant se brise et se replie sous la carlingue. L’appareil pique du nez. Le réacteur racle la piste soulevant une gerbe d’étincelle.

« J’ai eu très peur, confiera ensuite une des cinq hôtesses. Je me suis dit : l’avion ne s’arrêtera pas ! » Le pilote et le copilote unissent leurs efforts pour stopper la course folle de l’Airbus sur le ventre avant qu’il n’atteigne l’extrême limite de la piste. Les alarmes se déclenchent et l’équipage fait évacuer en urgence les passagers par la porte arrière gauche, avant que l’avion éventuellement s’embrase et/ou explose. Tout le monde a gardé son sang-froid, même les 126 enfants à bord (nous sommes en période de vacances scolaires).

Aucune victime, pas même un blessé. Ça tient presque du miracle ! Mais cette catastrophe évitée de justesse pose de graves questions : les systèmes de sécurité des gros porteurs sont-ils vérifiés systématiquement ? Pourquoi le toboggan droit ne s’est-il pas gonflé et déployé ? C’est la première fois qu’un accident est à déplorer sur un Airbus. En attendant les résultats de l’enquête, il faut évacuer au plus vite l’appareil qui bloque la piste. Aucun vol ne peut décoller ni se poser. Une équipe spécialisée avec une grue et d’énormes matelas gonflables se met aussitôt à l’œuvre. Le trafic est rétabli à 7h le dimanche matin.

On l’a échappé belle ! Au même moment, les agriculteurs du département ont les yeux fixés sur Bruxelles.

Les chefs d’Etats et de gouvernement des 10 sont réunis pour annoncer l’élargissement de l’Europe à l’Espagne. Les questions centrales de la pêche et de l’agriculture ont, semble-t-il, débouché sur un accord. Michel Rocard, le ministre de l’Agriculture fait face à la bronca paysanne : 150 000 manifestants selon la FNSEA. A Perpignan, opération escargot. Des panneaux indiquant la direction de Barcelone sont décrochés et des glissières de sécurité mises en travers de la route. Les pêcheurs de Port-Vendres en colère déversent huit tonnes de sardines sur l’avenue de la gare à Perpignan.

Et à part ça ?

Total fore à la sablière d’Ille sur Têt pour voir s’il y a de l’uranium. La population manifeste son désaccord. Félix Trombe, le pionnier du solaire, disparaît le 26 mars, au moment où la centrale Thémis est menacée de fermeture. Marc Chagall s’éteint deux jours après. Affaire Grégory : Bernard Laroche libéré, Jean Marie Villemin l’abat d’un coup de fusil. Gorbatchev nouveau maître du Kremlin, on espère un dégel Est-Ouest. Finie la piste magnétique : une nouvelle carte bancaire à puce sera bientôt dans tous les portefeuilles.

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