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1980, la colère des pêcheurs de Port-Vendres

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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L'histoire des Pyrénées-Orientales par Hélène Legrais, nous emmène en 1980, et notre première escale c'est la Côte Vermeille, Port-Vendres. Explorons les archives.

Photo d'illustration, Port-Vendres.
Photo d'illustration, Port-Vendres. © Getty - fhm

Pas contents les pêcheurs en 1980 et ils le font savoir …

Ça commence le 19 janvier. L’annonce de la condamnation d’un des leurs à 20 jours de prison ferme par la cour d’appel de Montpellier pour chalutage en zone interdite met le feu aux poudres à Port-Vendres. Même si José Noguera a obtenu de purger sa peine seulement le week-end, sur dix semaines, ses camarades décident d’interdire l’accès du port : cinq chalutiers reliés entre eux par des câbles métalliques forment un barrage flottant interdisant tout mouvement d’entrée ou de sortie de la rade. Ils protestent également contre la dégradation de leurs conditions de travail et de leur pouvoir d’achat. Le barrage est levé deux jours plus tard sous la pression des dockers. Les pommes chargées dans le cargo « La Méridienne » peuvent prendre la mer.

Mais ce n’est pas terminé !

On y retourne le 19 août. Les négociations en cours à Caen et au Havre ayant échoué, le conflit s’étend à toute la France … jusqu’à Port-Vendres. 5 chalutiers barrent à nouveau la rade, les 15 autres plus les 30 pêcheurs au lamparo restent à quai. Pour réduire les coûts, plombés par le prix du gasoil et les taxes, des frais fixes quelle que soit la pêche, les patrons-pêcheurs en sont à envisager de réduire leur équipage de 5 à 3 hommes. Ils doivent faire aussi face à la concurrence de leurs homologues espagnols sur des bateaux plus puissants. Ils appellent de leurs vœux la création d’un secrétariat d’Etat à la Marine. Les bateaux du Tour de France à la voile se retrouvent otages du conflit, retenus à Port-Barcarès également bloqué, comme Leucate. Le Premier ministre, Raymond Barre, en appelle à la Marine nationale pour assurer en priorité la liberté de circulation dans les ports pétroliers. Le conflit se durcit. Quatre pêcheurs du Grau du roi sont blessés par une grenade. Le blocus de St Cyprien et Le Barcarès est levé le 24 pour le week-end … et remis en place le lundi. Le poisson commence à se raréfier sur les marchés et dans les poissonneries. Les plaisanciers de St Cyprien, consignés au port, protestent. Finalement, devant le risque d’escalade qui pouvait faire dégénérer la situation, les blocus de Méditerranée sont levés le 28 août, à contre-cœur. Le conflit se poursuit encore quelques temps sur la Manche et certains ports bretons de l’Atlantique comme Concarneau.

Et sinon ?

Les archives départementales font peau neuve. Elles quittent le vieil immeuble de la rue Bastion St Dominique pour un bâtiment flambant neuf au Moulin à Vent proposant 13 km de rayonnages. 4e mandat pour Jacques Farran à la tête de la Chambre de commerce. Eric Heiden, 5 médailles d’or en patinage de vitesse, roi des Jeux Olympiques d’hiver de Lake Placid. Le 24e régiment d’infanterie de Marine stationné depuis de nombreuses années à Perpignan, est dissous. Il est remplacé par le 4e RIMa jusqu’ici en garnison à Fréjus. Deux jeunes Perpignanaises bientôt au firmament de la chanson ? Sylvie Mestres, 19 ans, qui ne s’appelle pas encore Nayah, est sélectionnée parmi les « Découvertes de TF1 » et Maria Cinta, Barcelonaise mais petite-fille de M. et Mme Félicicien Labatut, sort un 33 tours intitulé « La derrera nit del mon ». Le Pays catalan perd le poète cérétan Edmund Brazès, père de Noël ancien joueur et président de l’USAP, et le peintre Camille Descossy.

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