1970, mort du général De Gaulle

C’est comme si la terre s’arrêtait de tourner, enfin du moins la France … la mort du général De Gaulle occulte tout le reste de l’actualité de novembre 1970.

L’Indépendant consacre à cet événement 13 pleines pages en trois jours. Et le reste de la presse est à l’avenant. Charles de Gaulle est décédé subitement à son domicile de Colombey-les-deux-églises le 9 à 19h30 alors qu’il faisait une réussite en attendant le journal télévisé. Dans l’après-midi, il s’était promené dans le jardin avant de travailler à la rédaction du tome 2 de ses mémoires. Il s’apprêtait à fêter ses 80 ans le 22. La nouvelle parvient à Paris dans les premières heures de la matinée, mettant les rédactions en effervescence. Même s’il s’était retiré de la vie publique depuis le « non » au référendum du 27 avril 1969, le général restait LA référence, une sorte de statue du commandeur dont l’ombre planait sur la vie politique française, et pas seulement. 80 chefs d’Etat, dont Richard Nixon, le président des Etats Unis, et Alexei Kossyguine, président du conseils des ministres de l’URSS, sont présents à ses obsèques qui ont lieu à Notre-Dame le jeudi 12, déclaré jour de deuil national. 300 millions téléspectateurs peuvent suivre la cérémonie grâce à la mondovision. 500 000 parisiens défilent ensuite sur les Champs-Elysées dans un silence plein de ferveur. La place de l’Etoile est rebaptisée place du général de Gaulle.

Comment cette nouvelle est-elle accueillie dans le département ?

« On avait oublié qu’il devait mourir un jour », les Catalans sont eux aussi sous le choc et l’émotion est grande. Il était « le dernier des vrais patriotes » pour les anciens combattants du département. L’annonce du décès coïncidant avec le 11 novembre, les cérémonies du 52e anniversaire de la victoire de 1918 et du centenaire de la guerre de 1870 sont particulièrement recueillies. Un registre de condoléances est ouvert à la mairie de Perpignan et une messe de requiem est célébrée en même temps que ses obsèques en la cathédrale St Jean. Elle rassemble 2000 personnes. Une gerbe en forme de croix de Lorraine est ensuite déposée au pied du monument au morts du département, à la promenade des Platanes. En ce jour de deuil national, toutes les administrations ont fermé leurs portes ainsi que les salles de spectacle et même la foire de la St Martin. Deux pages des mémoires du général sont lues aux écoliers et aux lycéens. « Un homme est mort, un géant demeure » résume l’Indépendant qui rappelle que lorsque le général s’était arrêté dormir à la Préfecture de Perpignan à son retour d’Andorre en octobre 1967, les fenêtres de sa chambre avait été calfeutrées et celles du bâtiment, voisin, du journal avait été garnies d’un tapis d’ouate afin que le bruit des rotatives ne trouble pas son sommeil.

Et sinon, l’automne est marqué par …

Des pluies diluviennes s’abattent en octobre sur l’Aude et les Pyrénées Orientales. Elles font un mort, un vendangeur noyé près de Carcassonne, et causent de nombreux dégâts. Le pont du CD11 emporté par l’Agly, Torreilles est une fois de plus isolé. Le Cady et la rivière de St Vincent débordent, Vernet-les-bains risque de manquer d’eau potable. Dans le Vallespir, le Tech et le Riuferrer sont déchaînés.

Dans la nuit du 1ᵉʳ novembre, un incendie se déclare dans la discothèque le 5/7, à Saint-Laurent-du-Pont en Isère. Les sorties de secours étaient bloquées pour éviter les resquilleurs, 146 jeunes, piégés, périssent dans les flammes. Une catastrophe qui en rappelle une autre dans le département : en 1934, un cinéma brûlait à St Gaudérique à Perpignan tuant 19 enfants. Pour finir sur une note plus gaie, on prépare la saison des sports d’hiver : on installe un revêtement chauffé dans la rue principale de Font-Romeu pour faire fondre verglas et neige. C’est une première en France.