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1970, le drame de l’usine à gaz de Perpignan

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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Juillet 1970, des ouvriers sont en plein travail à l'usine à gaz de Perpignan quand tout à coup, c'est l'explosion. Retour sur cette catastrophe avec Hélène Legrais et les archives.

Photo d'illustration
Photo d'illustration © Getty - walrusmail

Une grande frayeur, le 22 juillet 1970 est une date que les Perpignanais ne sont pas près d’oublier.

Tous ceux qui étaient là ce jour-là se souviennent de cette déflagration qui a résonné dans toute la ville, pulvérisant les vitres de tous les immeubles alentours et faisant naître un champignon de fumée noire visible à 20km à la ronde. La rumeur se répand très vite : l’usine à gaz a sauté ! Elle est située à l’Ouest de Perpignan, dans le quartier St Martin, sur un terrain appartenant aux établissements Chefdebien, à l’angle de la Nationale 9 (aujourd’hui avenue Victor Dalbiez) qui file vers Mailloles et des Allées de Bacchus. Pour que vous situiez exactement : sur l’emplacement de l’usine, se dresse aujourd’hui un hypermarché bien connu. Vous l’avez ? Donc c’est sur ce grand terrain vague, à l’époque, qu’on a installé deux citernes souterraines pour recueillir les eaux ammoniaquées et les goudrons et des gazomètres, des réservoirs servant à stocker le gaz avant sa distribution, dont le plus gros est une énorme sphère de 10 000 m3, qu’on voyait de loin, je m’en souviens encore.

Et donc arrive ce fatidique 22 juillet 1970 …

Les ouvriers sont en train de « dépoter », c’est le terme, un wagon citerne contenant du propane liquide, c’est-à-dire de transférer sa cargaison dans le réservoir destinée à la recevoir. Il n’est pas tout à fait 9h du matin. Un flexible de transvasement se rompt laissant échapper un nuage de gaz. A ce moment, roulant sur les rails, surgit un locotracteur de l’usine voisine Chefdebien. Au contact de ce nuage, le carburant de ce dernier s’embrase puis les wagons prennent feu. Un impressionnant chalumeau de flammes jaillit dans le ciel jusqu’à 200m de hauteur. Aussitôt alertés, les pompiers arrivent, braquent leurs lances à incendie. A 9 h 35, un wagon explose. Les employés, pompiers et riverain sont jetés à terre par le souffle ... Les deux ouvriers qui se trouvaient dans le locotracteur décéderont quelques jours plus tard. Tandis qu’un champignon géant s’élève au-dessus de la ville, les gens sortent de chez eux hébétés. Certains ont des plaies causés par les éclats de verre des vitres qui ont volé en éclats, d’autres ont des bourdonnements d’oreilles. Certains se rassemblent pour prier dans l’église St Martin dont la moitié des vitraux a été soufflée.

On craint une nouvelle explosion. Une trentaine d’ambulances foncent, phares allumés et klaxon bloqué. Un périmètre de sécurité est mis en place très vite et 500 habitants du quartier sont évacués vers le stade Jean-Laffon où ils sont pris en charge par les secouristes. Les pensionnaires de l’hospice de la Miséricorde sont entassés dans un vieux camion pour être transportés à l’hôpital. Deux sapeurs-pompiers, gravement brûlés, sont transportés par hélicoptère à Montpellier. 12 autres sont blessés plus légèrement. Les dégâts sont considérables. Les établissements de Chefdebien sont détruits à 80%. Les écoles Edouard Herriot, Jean Zay et Marie Curie sont saccagées de même que tous les appartements alentours. Le souffle a aussi fait de la casse à Mailloles, St Mathieu et jusqu’à la route de Canet, avenue de Carsalade-du-Pont. Tout Perpignan reste traumatisé.

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