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1963, un Père Noël pour les enfants de Harkis à Rivesaltes

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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C’est avec un peu de retard qu’en janvier 1963, le Père Noël vient rendre visite aux enfants Harkis installés avec leurs familles au camp de Rivesaltes depuis leur arrivée en France en septembre précédent. Les archives avec Hélène Legrais.

Illustration : Hélène Legrais.
Illustration : Hélène Legrais. © Radio France - Sébastien Giraud

Il était prévu qu’il tombe du ciel en parachute mais le plafond est trop bas : le DC3 volant à 200m d’altitude se contente de parachuter un énorme colis au-dessus de l’endroit signalé par une fumée jaune, fumée d’où surgit, habillé du traditionnel costume rouge mais avec des culottes et des bottes d’officier, le « Père Noël de France », comme l’appelle l’Indépendant. « Ils ne le connaissaient pas, ce brave bonhomme, tous ces enfants avant de venir en France » mais il faut qu’ils découvrent ce monde « dans lequel ils vont vivre maintenant, un monde qui a lui aussi ses traditions. » Certes le 5 janvier c’est un peu tard mais, insiste le journal, « c’est un tournant dans la vie de ces bambins et même de leurs parents ». En présence du général Houssay et du préfet, le Père Noël s’approche du micro et, en arabe, souhaite une bonne fête à tous les enfants sages des dix « villages » qui composent le camp. Et il procède ensuite à une grande distribution de jouets. Ils ont été offerts par les familles des militaires qui les ont remis à neuf si besoin et par diverses fondations. Les adultes ne sont pas oubliés : parfum pour les femmes, cigarettes pour les hommes. Un méchoui géant avec couscous clôture la fête. Fin mars, la presse est invitée à apprécier l’accueil offert par la France « à ceux qui ont toujours été ses amis » ! Avec ses 10 000 harkis, le camp de Rivesaltes est devenu la 2e ville du département.

Et le froid est de retour …

Il a déjà sévi en décembre, surtout en Catalogne sud. Le train Perpignan-Barcelone a été bloqué par la neige après Gérone le jour de Noël, les passagers ont mis presque 3 jours pour arriver à bon port. Et le rhinocéros du zoo de Barcelone est mort de froid. Or le 7 janvier le thermomètre dégringole à nouveau. La mer gèle à Dunkerque et il fait – 4° à Perpignan. Et la neige retombe, même sur la plaine, 7 à 8 cm, le 21. Pour prévenir toute spéculation, le gouvernement taxe les légumes du pot-au-feu et la viande de porc mais il est difficile de trouver du charbon. Nouvelle chute de neige le 7 février : à Marseille la glace bouche le Vieux Port, 45 cm de neige à Vernet-les-bains et il fait – 20° à Font-Romeu. La frontière franco-espagnole est fermée, les routes étant impraticables. Un enfant naît en pleine tempête dans le hameau de Cosprons isolé par la neige. Le médecin est obligé de venir en hélicoptère. L’Indépendant s’interroge : « Qui est le coupable … le soleil, les fusées ou les explosions nucléaires ?

Et sinon ?

Luis Mariano se repose à Amélie-les-bains avant de partir chanter au Canada. Paul Alduy monte au créneau au Palais Bourbon et obtient gain de cause : la clairette ne sera pas considéré comme un vin doux naturel. Début du procès des auteurs de l’attentat du Petit Clamart contre De Gaulle. Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry qui a orchestré l’attentat est condamné à mort et fusillé au fort d’Ivry le 11 mars 1963. Un nouveau complot est déjoué : des officiers, membres de l’OAS, projetaient d’assassiner le Général lors de sa visite à l’Ecole militaire le 15 février. La ceinture de sécurité sera bientôt obligatoire dans les voitures, annonce le journal. On espère ainsi diminuer de 20% le nombre d’accidents. En fait, il faudra attendre 10 ans ! René Demaison vainqueur des Grandes Jorasses. La maison natale du Maréchal Joffre est à vendre ! Grande émotion à Rivesaltes : est-ce que l’Etat va en profiter pour la racheter et enfin créer le musée en mémoire du vainqueur de la bataille de la Marne ?

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